L'Iran et les Etats-Unis entre guerre et paix

Parmi les différentes préoccupations de l'administration Trump, l'Iran et son programme nucléaire est entré dans l'œil du cyclone. En 2015, Barack Obama, avec les pays européens et la Chine, avaient conclu un accord sur le programme nucléaire iranien afin de contenir les ambitions de Téhéran dans la pétrolifère et stratégique région du Moyen-Orient. 

En 2018, le président Trump avait déchiré ce "mauvais" accord espérant pouvoir mettre au pas Téhéran. Coup du destin? Sept années plus tard, Trump se retrouve sur son bureau le même dossier, même si certaines cartes ont changé de mains.

 

L'Iran est proche d'obtenir des armes atomiques

Téhéran n'est plus qu'à quelques semaines d'obtenir l'arme atomique avec assez de centrifugeuses pour enrichir l'uranium jusqu'au seuil fatidique selon l'Agence Internationale de l'Energie Atomique. La quantité générée pourrait permettre d'équiper cinq missiles. Cette situation aurait pu être évitée dans le cadre fixé par Obama.

De plus, l'Iran a rejoint la coalition des BRICS avec dans le rôle de protecteurs : la Chine, la Russie et l'Inde tous propriétaire de l'arme atomique. 

 

Les Etats-Unis ont jamais autant compté de faucons pro-israéliens

Cependant, le premier ministre israélien Netanyahou "est déterminé à empêcher l'Iran d'obtenir des armes nucléaires et ne reculera pas d'un millimètre" même si l'Iran plaide "que son programme est pacifique et conforme au traité de non-prolifération nucléaire".

Arbitre de la rencontre, le président Trump pense que le programme nucléaire iranien pose une menace existentielle et doit être démantelé. Son gouvernement n'a jamais compté autant de faucons aussi pro-israéliens. Ils y voient d'un très mauvais œil, l'arrivée d'une seconde puissance nucléaire au Moyen-Orient capable de mettre à mal le dôme de fer hébreux.

De plus, Israël est la tête de pont, qui permet aux Etats-Unis d'être présent au Moyen-Orient face à la Chine et la Russie.

Donald Trump a martelé dans sa campagne qu'il ne souhaitait pas entrer "en guerre" mais obtenir la paix par la force. Au grand dam de Netanyahou, Trump ne considère pas un changement de régime en Iran, d'autant que le président Massoud Pezechkian n'est rentré en fonction qu'en juillet 2024 et semble plus modéré que son prédécesseur mort dans un crash d'hélicoptère.

Dans un "contexte de pression maximale" et pour passer de la parole aux actes, des avions et navires militaires américains ont été déployés dans la région et une lettre de doléances envoyée aux dirigeants iraniens. Dans cette liste, il a été demandé que l'Iran cesse son soutien au Liban, au Hezbollah et aux Houthis du Yémen.

 

Les Américains testent leurs armes sur les Houthis pour dissuader l'Iran

La réponse iranienne à cette lettre s'est soldée par des défilés militaires dans tout le pays.

L'Iran menace par des coups réciproques aux installations américaines au Moyen-Orient ou de s'attaquer aux installations pétrolières afin de disrupter l'approvisionnement mondial. Le pays est passé maître la fabrication de drones grâce à l'expérience acquise en Ukraine.

Ainsi, l'administration Trump s'est mise dans une impasse. Si les négociations devaient déboucher sur un échec, Trump devra s'en prendre aux installations iraniennes pour garder sa crédibilité, sinon sa doctrine "la paix par la force" résonnera comme du bluff.

Lors de l'attaque au Yémen au début avril, les Américains ont utilisé des bombes perforantes anti-bunker. L'objectif était de montrer à Téhéran leurs capacités de pénétration dans le sous-sol et d'anéantissement des centres nucléaires iraniens.

Cette démonstration a semble-t-il conforté Téhéran dans l'invulnérabilité de leurs équipements. Les usines iraniennes seraient assez profondément enterrées. Il ne reste dans l'arsenal militaire Américain que l'option d'ogives nucléaires. Mais quel pays voudrait utiliser cette arme ultime de dissuasion ?

 

Négocier ou partir en guerre ?

Dans ce contexte, on comprend que Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump, montre des signes d'ouverture. L'Iran a également un besoin urgent de voir les sanctions économiques se lever pour apporter un peu d'air à l'économie du pays. Entre guerre et paix, toutes les options sont possibles dans ce tout nouveau monde.

D'ailleurs même la Suisse s'est fait remplacer par Oman dans son rôle d'intermédiaire neutre autours de la table des négociations.

 

 

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