Energies, Pétrole et Peak Oil: Revue Mondiale Janvier 2017

Comme tous les 1er de chaque mois, l'inventaire mondial des Energies, avec:
- Trump: Son soutient au pétrole sera-t-il décisif?
- Russie: Moscou premier exportateur pétrolier à la Chine   
- Arabie Saoudite: De nouveau attaquée par un virus informatique
- Venezuela: des tankers bloqués dans les ports pour cause de pétrole
- Arabie Saoudite: les réserves n'ont pas bougé en 37 ans!
- Angleterre: L'éolien dépasse la production électrique au charbon 
- Libye: Le pétrole part à la hausse, les russes arrivent.

Le pétrole s'est coincé le dos et n'a pratiquement pas bougé durant le mois. Le baril termine à 55,23$ à Londres (56,09$ décembre 2016) et à New York 52.36$  (53.90$ décembre 2016).

On commence à reparler du peak uranium alors que la partie d'uranium militaire pour les centrales ne représente plus que le 20% et 80% pour l'extraction minière. L'uranium remonte à 23$ (20.25$ décembre 16).


Graphique du mois: Quantité probable de pétrole de schiste par pays
Source EIA / FT.com

 

Monde

OPEP

En compilant le nombre de tankers qui sillonnent le monde et les chiffres de l’OPEP, la baisse de production pour le mois de janvier serait de 900'000 barils/jour (b/j).

Les surplus pétroliers mondiaux se trouveraient entre 270 millions et 1 milliard de barils. L’IEA ajoute que depuis septembre, ce stock est en train de diminuer. Si l’on compare le pic de juillet 2016 et ce mois de janvier, la baisse est de 82 millions de barils. L’Arabie Saoudite pense que l'équilibre offre/demande se rencontre durant cet été.

L’énergie solaire est moins chers que le charbon dans plusieurs pays du monde (Chili, Moyen-Orient) avec une moyenne de 0,03 ct $ kWh contre 0,06 pour le charbon.

A travers le monde 200 millions de personnes sont au chômage et 3,4 millions supplémentaires devraient rejoindre ce groupe durant 2017. De l’autre côté, 8 milliardaires possèdent autant d’argent (426 milliards $) que les 3,6 milliards les plus pauvres (moyenne 100 €).  Comparez votre salaire avec le reste du monde.

 

USA

Tous les experts financiers l’avaient prévu : en cas d’élection de Trump, la bourse allait s’effondrer. Résultat, pour la première fois dans l’histoire, le Dow Jones dépasse les 20'000.

L’impact de la politique environnementaliste et pétrolière du président Trump reste à vérifier. Si l’annulation des traités commerciaux internationaux est une excellente nouvelle pour le climat, le drill baby drill procure l’effet inverse.

En acceptant de participer au gouvernement Trump, l’ancien CEO d’ExxonMobil, Rex Tillerson, a reçu une enveloppe de départ de 179 millions $. Le pauvre homme a dû également vendre ses 55 millions $ d'actions ExxonMobil afin d’être compatible avec son nouveau poste. Ce sacrifice inspire le respect.  De son côté, Gary Cohn, qui quitte Goldman Sachs pour également rejoindre Trump, a reçu un parachute de 106 millions $. 
La beauté du système veut ces nouveaux membres du Gouvernement bénéficient d’une exemption totale d’impôt (dont zéro impôt sur ces montants). Elle n’est pas belle l’Amérique ?

Si la majorité des nouveaux ministres de Trump reconnaissent qu’une « partie du réchauffement climatique serait dû à l’homme », ils adhèrent à l’équation : la menace du réchauffement est si lointain qu’elle ne doit pas interférer avec la croissance de l’industrie pétrolière américaine.

Tesla, le fabricant américain de voitures électriques a lancé la production de masse de batteries lithium-ion dans sa « gigafactory », son usine géante située dans le désert du Nevada. Dans un premier temps, les cellules lithium-ion seront uniquement utilisées pour les Powerwall et Powerpack, les batteries dites stationnaires commercialisées par Tesla pour les maisons, les entreprises et les producteurs d’énergie. Elles permettent notamment de stocker l’énergie produite par des panneaux solaires. Au printemps, l’usine accompagnera le lancement du Model 3, la nouvelle voiture d’entrée de gamme de la marque qui sera vendue à partir de 35'000 dollars.

Au rythme actuel des prix du baril, les américains vont dépenser 52 milliards $ de plus qu’en 2016 pour faire le plein. Le prix moyen de l’essence devrait passer de 2,13$ en 2016 à 2,49$ les 3,8 lt. Ca tombe bien car le nouveau bestseller de Ford le F-150 Raptor, est en vente.

Les « top shots » de Goldman Sachs, Morgan Stanley et JP Morgan, ont vendu pour près de 100 millions de valeurs d’actions de leurs propres banques. Comme c’est en général des gens qui sont plus égaux que les autres et si vous êtes investisseurs, ça vaut peut-être la peine de se méfier et de mettre une note dans votre cahier.

Après 2 années de kérosène bon marché, d’autant qu’il n’y a pas de taxe, les compagnies aériennes devraient traverser une phase plus perturbée en 2017.

Pour la première fois depuis 1980, Chevron annonce une perte : 497 millions $ en 2016.


Dessin Chappatte

Selon une requête des actionnaires, ExxonMobil a dû ajouter un spécialiste du climat dans son conseil d’administration composé d’hommes. Gros changement pour cette major qui a passé sa vie à combattre les scientifiques et le climat. Engager une scientifique, Susan Avery, et en plus une femme!

Selon l’Agence Américaine de l’Energie, les USA devraient devenir un exportateur net d’énergies d’ici à 2026 grâce au pétrole et gaz de schiste. L’Agence n’est pas super connue pour la justesse de ses prévisions, mais il faut souligner son enthousiasme.

Les exportations de charbon bitumineux américain ont atteint 11,73 millions de tonnes en 2016 (-36,5% par rapport à 2015). Les exportations de charbon utilisé dans la métallurgie ont totalisé 32,9 millions de tonnes (-15,3%) avant que Trump n’arrive à son poste.

La centrale nucléaire d’Indian Point, NY, est la dernière victime du gaz de schiste. Elle devrait fermer dès 2021. Les centrales nucléaires US ferment les unes après les autres pour des questions de coûts.

De nombreux forages en haute mer débutés en 2010 vont être mis en service cette année. Il faut parfois plusieurs années entre la recherche à l’exploitation. Exxon, Shell, BP, Eni et Statoil devraient fêter l’arrivée de 400'000 barils p/j dans les mois à venir.

Le nouveau Ford Raptor 150

 

Chine

Les chinois ont dû fermer plusieurs gisements pétroliers à cause des coûts élevés de production et par extension les importations augmentent.

La dépendance énergétique étrangère pousse Pékin à une certaine agressivité dans l’acquisition de gisements notamment en Afrique. La Bank of China vient de prêter 600 millions $ à l’Angola pour la construction d’un terminal pétrolier.

En 2016, la Russie est devenue le plus grand exportateur de pétrole en Chine devant l’Arabie Saoudite avec 1,04 million b/j,  +24%. L’embargo européen pousse de plus en plus Moscou dans les bras du géant asiatique.

Une nouvelle campagne, qui pousse les citoyens à utiliser des chauffages électriques à la place de chaudières à charbon, a de la peine à s’imposer car les prix de l’électricité est plus cher que le charbon.

L’ambiance s’est considérablement réchauffée entre les USA-Chine depuis que la papa de Barron utilise son compte Twitter avec les hashtags #China #MakeTheAmericaGreatAgain dans le même tweet.

Pendant que l’on tente de justifier les salaires monstrueux de certains managers d’entreprises énergétiques occidentales, le CEO du plus grand groupe énergétique chinois, CNPC (China National Petroleum Company), Wang Yilin, reçoit une rémunération de 106’800$ par année. En comparaison le CEO d’ExxonMobil, Rex Tillerson, s’octroyait un salaire de 27,3 millions $ avant d’aller servir Donald Trump et le CEO d’Alpiq, Suisse 1,8 million $.

Les chinois viennent d'entrer dans l'année du Coq. Pour fêter, les familles se réunissent durant le mois de février: 3 milliards de transports prévus.

 L'arrivée de la pollution à Pékin

Venezuela

Les exportations ont passé de 1,82 million b/j à 1,59 et les ennuis s’accumulent.

Les installations des ports pétroliers ont tellement de fuites, que les coques des tankers doivent être nettoyées avant de repartir en haute-mer. Comme la compagnie nationale n’a plus les moyens de payer ce nettoyage, plus de 12 tankers patientent avec 4 millions de barils dans leurs soutes. Pour compliquer la tâche, la durée de la file d’attente pour être nettoyé est de 2 mois.

De plus 11 tankers pour 2,9 millions de barils sont retenus pour des raisons financières car les cargaisons n’ont pas été payées.

 

Arabie Saoudite

La vente de 5% des actions de Saudi Aramco, l’entreprise pétrolière nationale, pousse à publier des chiffres. Depuis 1980, la transparence n’est pas le point fort de cette entité. Ainsi en 1980, les réserves pétrolières du pays atteignaient 261 milliards de barils. Aujourd’hui, 37 ans plus tard, en exploitant 3 milliards de barils/an, les réserves sont de… 261 milliards de barils. LOL.

Shamoon, le virus informatique, qui avait sévit dans le pays en 2012, est de retour. Shamoon 2.0 a attaqué 15 agences gouvernementales dont le producteur pétrolier Saudi Aramco. Le virus efface toutes les données des ordinateurs. L’Iran pourrait être à la base de cette mauvaise grippe.

L’Arabie a exporté le chiffre record de 8,26 millions b/j en novembre, juste avant la réduction de la production voulue par l'OPEP. Du coup, c’est forcément plus facile de réduire sa production après avoir poussé toutes les machines au maximum.

Selon le CEO d’Aramco, Amin Nasser, le monde a besoin de 25 trillons $ d’investissement durant les 25 prochaines années pour répondre à la demande. 
Toujours selon Amin Nasser, le Royaume pourrait produire 12 millions b/j ainsi que doubler sa production de gaz durant les 10 prochaines années et le tout les doigts dans le nez et avec 261 milliards de barils en réserves.


Lequel d'entre vous a dit: pic pétrolier?

Nigeria

Shell Nigeria a annoncé la fermeture d’un pipeline d’une capacité de 140'000 b/j à cause d’un incendie ». Au Nigeria les mots «à cause d’un incendie » signifient que les milices locales ont fait exploser le tout. Mais la situation devrait s’arranger. Le Gouvernement a repris les versements en faveur de ces milices pour « qu’elles protègent les installations pétrolières ». Là aussi il faut comprendre « si tu paies pas, badaboum ». Comme en Corse mais en plus grand.

Depuis la mi-janvier, plus un mot sur les attaques d’infrastructures pétrolières: soit elles n’ont pas été réparées soit les milices ont vraiment reçus leurs chèques. La dernière fois où les milices garantissaient une protection parfaite, le baril dépassait les 100$. Mais avec un baril à 50$, le gouvernement a-t-il assez d’argent?

Royal Dutch Shell a gagné. Les populations du Delta du Niger, qui avaient poursuivi la major pour marée noire et pollution devant les tribunaux Anglais, ont été déboutées. Le cas doit être porté devant les tribunaux au Nigeria et non en Angleterre.


Dessin: Chappatte

 

Europe

Angleterre

Pour la première fois sur une année, la quantité d’électricité éolienne (10,5) a dépassé la production au charbon (9,2%) durant 2016.

Grâce (ou à cause) des smart meter, le producteur d’électricité, Green Energy UK, propose aux citoyens de payer leur électricité aux tarifs du moment de la journée. Ainsi le prix pourrait être 5 fois plus élevé durant le pic du midi ou du soir en comparaison avec la nuit. Cette stratégie pousserait les consommateurs à utiliser leurs machines les plus gourmandes en dehors des heures de pointe et à recharger leurs voitures électriques durant les heures creuses. Elle permettra également à réduire la capacité de production notamment de charbon.

BP a publié son Energy Outlook 2017 et son optimisme fait plaisir à voir. BP annonce que 2'500 milliards de barils dorment encore sous nos pieds ce qui devrait suffire pour les 35 prochaines années. Détail, le rapport n’indique pas le prix du baril nécessaire pour extraire ce pétrole.

Le rapport mentionne également que tout le pétrole qui se trouve sous nos pieds pourrait ne pas être extrait à cause de la diminution de la demande. Dilemme pour les producteurs qui ont intérêt à extraire un maximum avant ce basculement sans toutefois trop produire pour ne pas faire baisser les prix.

 

France

CGG, entreprise française spécialisé dans les équipements géophysiques et la fourniture de données sismiques aux compagnies pétrolières affiche une perte de 2,32 milliards $ avec le mince espoir de voir le secteur rebondir cette année.

Gros suspense sur la course que se livrent Pemex et EDF. La dette d’EDF grimpe à 74 milliards € pour un chiffre d’affaires équivalent. Le géant français est sur le point de rattraper l’entreprise pétrolière mexicaine Pemex qui cumule 100 milliards $ de dettes.

Dans la série des fabuleux montages financiers de Jean-Claude Junker (président de la Commission Européenne), Engie, ex-GDF-Suez, propriété de l’Etat à 33 %, a bénéficié d’aides d’Etat illicites de la part du Luxembourg au travers «d’accords fiscaux anticipatifs». Engie aurait réussi à se soustraire à au moins 300 millions d’euros d’impôts au Luxembourg entre 2011 et 2015. Attention, ce chiffre est une estimation très préliminaire et ne préjuge pas du montant final qu’Engie devra rembourser au Grand-Duché.

A la suite d’une anomalie de concentration en carbone de l’acier utilisé dans les réacteurs des centrales françaises, Areva avait préféré manipuler les rapports que de dire la vérité. Pris les mains dans le sac, 12 réacteurs ont dû être arrêté en octobre 2016 en attendant la décision du gendarme du nucléaire français. 9 ont reçu le feu vert pour être remis en service durant ce mois de janvier pour faire face aux pic de demandes dus au froid.

Du côté politique, le domaine environnemental n’est pas sérieusement pris en compte dans la lutte à la présidence. Comme la nature a horreur du vide, c’est Marine Le Pen en personne qui y a vu une opportunité et de se saisir du thème.

Le prérequis pour une personnalité politique qui participe à la Présidentielle Française est d’avoir au moins piqué une fois dans une caisse. Les 3 premiers dans les sondages, Macron, Fillion, Le Pen, ont passé avec succès ce premier test.

 

Hollande

Shell se prépare à équiper ses stations d’essence avec des chargeurs pour les voitures électriques. Après le français Total et l’Italien ENI, c’est une nouvelle major pétrolière qui franchit le cap et qui considère les voitures électriques comme un nouveau marché important, d’autant que pour recharger une batterie le consommateur va devoir patienter devant un café ou un repas. 

Shell va tester le concept en Hollande et en Angleterre.

 

Allemagne

En 2016, Volkswagen, (Audi, Porsche, Seat, Skoda et Bentley) est redevenu le premier constructeur automobile mondial avec 10,3 millions de voitures vendues (+ 3,8 %). Un record malgré le scandale des moteurs diesel. L’entreprise allemande met fin à la longue suprématie de Toyota, champion du secteur depuis 2008. Toyota, (Lexus, Daihatsu, Hino vendu 10,18 millions de véhicules (+0,2%).

A travers le pays, Shell va participer à la construction d’un réseau de 400 stations de recharge pour les voitures à hydrogène.


Allemagne: le charbon diminue. Les renouvelables et gaz augmentent
Graphique: LeMonde.fr

 

Finlande

La Finlande teste le Revenu de Base Inconditionnel. Cette phase de 2 ans se limite à 2'000 personnes de 25 à 58 ans, tirées au sort qui recevront 560 euros par mois indépendamment de leurs revenus. En Finlande, le revenu moyen par mois est de 2'200 euros/mois. C’est le gouvernement de centre/droit qui a proposé ce projet afin de remettre les personnes aux travail.

 

Italie

Le gazoduc Trans-Adriatique qui devrait transporter le gaz d’Azerbaïdjan en Europe, sans passer par la Russie, se trouve bloqué par des champs d’oliviers et de superbes plages dans la région des Pouilles. Le bras de fer entre la population et les industriels est pour l’instant à l’avantage des citoyens.

 

Suisse

La quantité de solaire photovoltaïque installé en Suisse a diminué de 20% en 2016 par rapport à 2015. Problème typique d’un pays riche qui voit dans le moindre changement une menace. Ne rien toucher dans cette belle mécanique est le mot d’ordre.

Est-ce que Trump viendra bouleverser la donne même dans ce petit pays ?

 

Les Amériques

USA (suite) Pétrole et gaz de Schiste

 

Heureusement que les USA sont sur une île.

La consommation de sable pour les forages de schiste devrait atteindre un record de 120 milliards kg en 2017. Les producteurs utilisent de plus en plus de sable afin de faire remonter le pétrole et de garder ouvertes les fissures du fracking. Comme le nombre de forages et 70% inférieur au pic de 2014, cette utilisation massive de sable montre que cette une nouvelle technique permet d’extraire plus rapidement le pétrole.

Depuis Avril 2015, la production de schiste a reculé de 19% dans les champs du Bakken et 37% à Eagle Ford, Texas alors qu’elle a augmenté de 14% dans le Bassin Permien. En toute logique, les regards se tournent vers le Bassin Permien, Texas et Nouveau Mexique. (lire article) où ExxonMobil vient d’acquérir pour 6 milliards $ un terrain qui pourrait contenir 3,4 milliards de barils de pétrole.

La carte blanche environnementale que devrait recevoir les producteurs de schiste de la part du président Trump va pousser l’industrie à creuser et forer partout où cela est profitable ou en d’autres mots : polluer tant que cela fait financièrement du sens (ou pas). Mais ces entreprises vont toujours faire face aux protestations et aux poursuites des environnementalistes.

Une question à méditer durant les prochains mois. A l’image des Bush, le président Trump aura-t-il besoin de créer une guerre pour unifier les américains dans un projet commun ?

 

Canada

 

Deux jours après avoir reçu le feu vert de Trump, TransCanada a remis sur la table la construction du pipeline Keystone XL entre le Canada et les USA pour la modique somme de 8 milliards $. Obama avait abandonné ce projet en fin d’année et TransCanada avait décidé de poursuivre légalement le Gouvernement Américain pour demander 16 milliards $ de dédommagement.

La planche de TransCanada a été savonnée par le mari de Melania qui exige d’utiliser de l’acier US pour les tuyaux et l’entretien du pipeline soit réalisé par des entreprises américaines. Les comptables de TransCanada sont en train de faire chauffer leurs calculatrices.

Le Premier Ministre Justin Trudeau a suggéré que le pétrole bitumineux de l’Alberta devait gentiment cesser. Le lobby du pétrole a rapidement souligné que le 1/3 des emplois de la région sont générés par cette industrie, sans toutefois préciser le nombre de travailleurs canadiens.

A l’image de leurs cousins américains, les canadiens n’ont pas un sens aigu de l’environnement. Cela explique les zig-zag du premier ministre Trudeau qui pousse à la construction de pipeline entre les deux pays et demande à l’Alberta de cesser la production des sables bitumineux pour atteindre les objectifs sur le climat. Schizophrène le premier ministre.

 

Mexique

 

Le prix de l’essence a augmenté de 20,1% et celui du diesel de 14,2%. A partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours. Ainsi, il faudra 78 centimes $ pour obtenir un litre d’essence et 0,87$ pour le diesel, ce qui est toujours une bonne affaire selon les critères internationaux.

Il s’agit là de la première étape de l’ouverture au privé du marché des carburants et la fin du monopole de Pemex, le producteur pétrolier national qui pousse à la baisse des subventions du pays sur les carburants. De nombreux magasins ont été pillés par des manifestants dans tout le pays. quelque 800 commerces petits ou moyens et 250 grands magasins ont subi des dégâts à travers le Mexique et 600 personnes arrêtés.

Le Président Enrique Pena Nieto a annulé sa rencontre avec son homologue américain après un Tweet annonçant que le Mexique allait payer pour la construction du déjà fameux mur.

 

Asie

Inde

La France tente de pousser sa technologie nucléaire (tech-push) et de refiler ses réacteurs nucléaires EPR Areva au premier ministre indien Narendra Modi. Après la visite de François Hollande, c’est Jean-Marc Ayrault qui a tenté d’enfoncer le clou.

Le concept français est comme d’habitude: P-H-A-R-A-O-N-I-Q-U-E

Située à Jaitapur, la centrale nucléaire aurA une capacité de 9 900 MW (20% de la production nucléaire française) avec un coût de construction estimé aujourd’hui à 60 milliards $ soit presque autant que la dette d’EDF. Le projet français fait face à une très forte opposition de la population locale d’autant qu’une chape de plomb couvre les négociations et que « personne ne sait » ce qu’EDF a proposé à NPCIL qui devrait commander ce joyau.

 

Moyen Orient

Les pays du Moyen-Orient vont probablement tous respecter la limitation de production proposée par l’OPEP. Pour les autres pays, leur situation économique demande des entrées immédiates de pétrodollars. Il y a déjà des doigts accusateurs qui se tendent notamment en Irak ou Bagdad vilipende les Kurdes qui produisent à tout va.

 

Iran

La Chine va prêter 3 milliards $ à l’Iran pour passer la raffinerie de Abadan à la version 2.0. La vieille dame avait été en partie détruite en 1980 durant la guerre Iran-Irak et produisait 635'000 b/j. Depuis les sanctions, les maintenances avaient été mises de côté.
En échange de ce prêt d’amis, l’Iran fera également un prix d’ami sur les livraisons pétrolières.

L’Iran exporte 2,16 millions b/j en janvier contre 2,6 en septembre. C’est qu’en septembre, le pays a pu vider les tankers qui stockaient depuis des mois le pétrole déjà extrait.

Après une année sans les sanctions, le chômage augmente et la monnaie glisse face au dollar. Les bénéfices de l’accord ont de la peine à émerger. Le pays attend la prochaine élection présidentielle le 19 mai prochain.

Après l’annonce de Trump de bloquer l’accès aux USA pour les iraniens, Téhéran a donné la réciprocité aux américains. Dans le cas ou Washington voudrait renégocier les accords sur le nucléaire, on voit mal l’Europe s’y conformer.

 

Irak

Bagdad souligne que sa production a été coupée de 210'000 b/j pour se conformer aux veux de l’OPEP. Le Gouvernement a accepté de produire seulement 4,56 millions b/j mais dans son rapport mensuel sa production est de 4,75 millions b/j ! Traduisez : le pays n’a pas vraiment l’intention de diminuer sa production.

Pour 210 millions $, Halliburton va forer 30 puits pour le compte de Shell dans le champ de Majnoon dans le Sud, à zut, ceux du Nord…  Les 400'000 b/j prévus devraient arriver vers 2019.

A Mossoul, il reste 1 million d’habitants dont les combattants de l’Etat Islamique. Les américains et européens n’ont pas encore trouvé un moyen de les déloger.

Lors de sa visite à la CIA, le président Trump a claironné qu’en Irak les Américains auraient dû prendre le pétrole pendant qu’ils en avaient la chance et il a ajouté, «maybe we wil have another chance».

Afrique

Libye

La production à la pêche avec un objectif à 1,1 million b/j. ce qui interfère avec les objectifs de diminution de l’OPEP. Le pays pourrait monter à 1,6 million b/j pour autant que les astres soient alignés et que la Nationael Oil Company puisse trouver 100 milliards $ pour financer son développement.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye commence à aller mieux.  C’est le moment idéal pour qu’une grande puissance vienne y mettre son grain de sel. Comme l’Europe fait de l’Europe et que les américains regardent leur nombril et Twitter, c’est logiquement la Russie qui revient vers son ancien allier.

Vladimir soutient le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne (ANL), qui contrôlerait à 80% le pays et l’est libyen. Une excellente opération stratégique pour Moscou qui consolide son influence dans le monde arabe et en Méditerranée.

 

Phrases du mois

« A Flamanville et à Taishan, en Chine, les EPR sont presque terminés. Il aura fallu du temps mais l’EPR est aujourd’hui le plus puissant et le plus sûr des réacteurs nucléaires dans le monde. »  Jean-Bernard Lévy, CEO EDF

"L’armée américaine doit être la mieux dirigée, équipée et la plus mortel dans le monde." "U.S. forces must be the “best led, best equipped and most lethal in the world.” Mad Dog, Gen. James Mattis, nouveau ministre de la defense américaine, directeur du Pentagon.

“Coming into this country is a privilege, not a right.” Porte parole Maison Blanche. Sean Spicer.

Au sujet de l'Irak: “If we kept the oil, you probably wouldn’t have ISIS because that’s where they made their money in the first place, so we should have kept the oil, but, OK, maybe we’ll have another chance,” Donald Trump, devant la CIA, 20 janvier 2017.

 

Sources: avec Tom Whipple de Resilience.org, FT.com, Thomas Veuillet Investir.ch et toutes les informations récoltées dans différents médias à travers le monde

 

 

 

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