Marée Noire de pétroliers russes à Sébastopol
Du pétrole provenant de deux vieux pétroliers russes ont atteint les côtes de Sébastopol, la plus grande ville de Crimée. Les deux pétroliers faisaient partie de la flotte fantôme qui transportent discrètement le pétrole Russe afin de contourner les sanctions occidentales.
La Russie fait appel à de vieux navires car les assureurs ont l’interdiction d’assurer les transports russes. Ainsi le Volgoneft-212 et le Volgoneft-239 ont été touchés le mois dernier par une tempête dans le détroit de Kertch, qui relie la Crimée à la région de Krasnodar, au sud de la Russie, et se trouve à environ 250 kilomètres de Sébastopol.
Le Volgoneft 212 a évacué 13 marins, dont un est décédé, et Volgoneft-239 s'est échoué (photo) avec 14 marins à bord. Les deux navires déversent environ 2’400 tonnes de mazout dans les eaux environnantes, selon le ministère russe des transports.
Une flotte fantôme sans assurance
Au moment de la catastrophe, les navires, tous deux âgés de plus de 50 ans, transportaient au total 62’000 barils de produits pétroliers (10 millions de litres).
La Russie utilise ce genre de navires afin de contourner les sanctions occidentales. Ils n'utilisent généralement pas de tracker de type GPS pour les suivre et les assureurs ne couvrent ni la marchandise, ni les marées noires.
Le président Vladimir Poutine a parlé de "catastrophe écologique" et des centaines de volontaires ont été déployés pour ramasser la terre contaminée sur les plages de Crimée. Selon les médias, 73'000 tonnes de sable contaminé ont été retirées des plages, sur les 200'000 tonnes que les autorités estiment affectées.
La ville de Sébastopol, qui compte plus d’un demi-million d’habitants, est la base historique de la flotte russe en mer Noire et une destination touristique majeure pour les Russes.
Nettoyages en cours
Plus de 10'000 personnes se sont employées à ramasser à la pelle le fioul visqueux sur les plages de sable d'Anapa, une station balnéaire très prisée.
Le ministère a déclaré que le déversement concernait du fioul lourd de qualité M100 qui se solidifie à une température de 25 degrés Celsius et qui, contrairement à d'autres produits pétroliers, ne flotte pas à la surface mais coule au fond ou reste en suspension dans la colonne d'eau.