L’Iran s’amuse avec le Pétrole et le Détroit d'Ormuz
Le président Barack Obama a tenté de montrer ses muscles face à la menace nucléaire iranienne. Ainsi, il a proposé de nouvelles sanctions pour frapper les secteurs bancaire et pétrolier de l’Iran. Il a également menacé indirectement la Chine et la Russie en dénonçant « tous ceux de par le monde qui font des affaires avec ce pays ».
De son côté, l’Iran par la voix de son vice-président Mohammad Reza Rahimi a titillé le point d’Achille des occidentaux. Ce dernier a affirmé qu'en cas de sanctions internationales contre les exportations pétrolières de l'Iran, «plus une seule goutte de brut ne transiterait par le détroit d'Ormuz». Bref, une grande bataille de mots et de manoeuvres militaires avant de revenir à la table des négociations.
Le Détroit d’Ormuz est un couloir maritime qui tient un rôle clé dans l’approvisionnement pétrolier des occidentaux
Mercredi, l’Iran avait brandi la menace de fermer le détroit d’Ormuz, où transite entre 30 et 40% du trafic pétrolier du Moyen Orient (20% de la production mondiale) dont une partie du brut de l’Arabie saoudite, du Koweït, de l’Irak, du Qatar et des Emirats arabes unis.
Immédiatement après l’annonce de l’Iran, le pétrole a franchi la barre des 100$ le baril à New York montrant les limites de l’ambition américaine. L’Iran connaît bien les douces faiblesses des Occidentaux qui ne peuvent pas se permettre de voir augmenter les prix du baril de pétrole tant leurs états financiers sont catastrophiques et tant leur dépendance à l'or noir est chronique pour ne pas dire pathétique.
« Fermer le détroit est très facile pour les forces armées iraniennes, c'est comme boire un verre d'eau », a déclaré hier l’amiral Habibollah Sayyari.
«Aucune perturbation du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz ne sera tolérée» a riposté le porte-parole américain, George Little.
Le détroit est une zone de transit international que tous les pays peuvent emprunter, conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, a rappelé le ministère des Affaires étrangères français. L’Iran n’y exerce pas de droit particulier, alors qu'elle dispose d'un arsenal militaire important dans les îles de Tomb et Abou Masa, ainsi que dans le port militaire de Bandar Abbas.
Même s’il devait y avoir un embargo sur les 20% du pétrole iranien livré en Europe, l’Iran n’aura aucun mal à écouler son gaz et son pétrole (qui représente le 90% des revenus du pays) à la Chine et au Japon.
Toute cette polémique n’est donc qu’un pas de plus dans le test des forces en présence pour régler, ou pas, le problème du nucléaire. Elle sert également à montrer au peuple américain que son Président-Candidat sait hausser la voix quand la situation l'exige. Elle permet également à Israël de maintenir la pression sur son ennemi juré. L'exercice militaire conjoint (USA-Israël) de ce jour souligne que la question est bien plus complexe qu'elle n'y paraît.
De son côté, l'Iran a annoncé que sa Marine testera samedi plusieurs types de missiles, dont ceux à longue portée. La manoeuvre durera 10 jours.
Ca promet une joyeuse ambiance au début d'année!