ExxonMobil et Peabody mis en examen sur le Climat

Le parquet de New York, USA, a ouvert une enquête contre la major pétrolière ExxonMobil et le plus grand charbonnier du pays Peabody Energy. Les deux géants américains, dont la Banque Nationale Suisse (BNS) est actionnaire, sont accusés d’avoir caché aux investisseurs les risques financiers liés au climat.

La justice cherche à déterminer si Exxon a caché des études réalisées, dès les années 1970, par ses propres scientifiques et qui pointaient du doigt le rôle néfaste des énergies fossiles dans le changement climatique. L’enquête sur Exxon pourrait s’étendre à d’autres majors pétrolières comme Chevron et ConocoPhillips.

Utiliser les informations pour développer de nouveaux forages en Arctique

Le site spécialisé Inside Climate et le Los Angeles Times ont révélé ces informations au large public alors que l'Etat de New York a lancé son enquête.

Ces études climatiques ont permis à la major Exxon de lancer un programme de forages dans un Arctique sans glace pour atteindre 12 puits en exploitations en 1990. Au départ, Exxon avait réalisé ses recherches dans le but d'avoir une longueur d'avance sur ses concurrents.

 

Financer les climatosceptiques

La problématique du CO2 était connue dès les années 80 alors que depuis les années 70, Exxon était à la pointe de la recherche climatique. Mais très rapidement, les résultats alarmistes sur le climat ont inquiété leurs dirigeants qui craignaient une baisse de l'activité pétrolière.

L’entreprise a commencé à dissimuler la vérité et a débuté un programme secret de financement d’études scientifiques biaisées afin de jeter le doute sur l’origine du réchauffement climatique. Cette tactique allait lui permettre d'écouler son pétrole et son gaz sans aucune compensation pour le climat et sans taxes financières.

Aux USA, ce n’est pas un crime d’être climato sceptique, mais de mentir à ses investisseurs et aux financiers en produisant des informations trompeuses, là, c’est légalement répréhensible. Cette loi avait condamné l’industrie du tabac en 1998 et montre sa puissance.

L’ombre plane d’autant plus sur les majors pétrolières (pas seulement ExxonMobil) et charbonnières, qu’elles ont toutes refusé de signer la charte qui demande aux USA de prendre des mesures concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

La justice en route

Eric Schneiderman, ministre de la Justice de l’Etat de New York veut déterminer si ExxonMobil a correctement informé les investisseurs et le grand public sur les risques financiers potentiels posés par le besoin de limiter l’utilisation des énergies fossiles. Il s’intéresse notamment au financement par ExxonMobil de recherches climato-sceptiques et cherche à déterminer si l’entreprise a caché à la communauté financière des études en défaveur de son business.

M. Schneiderman veut la liste des associations et des ONG environnementales et scientifiques financées par le géant texan, les études internes menées sur le climat et sur l'évaluation des risques financiers potentiels posés par le besoin de limiter l'utilisation des énergies fossiles. Les contenus publicitaires et marketing vont aussi être examinés de près.

Lors des enquêtes préliminaires débutées au début de cette année 2015, le ministre aurait eu la conviction que des déclarations publiques d'ExxonMobil sur la question climatique n'étaient pas cohérentes avec les données dont disposait le groupe.

Mais le géant pétrolier a peu suivi les conclusions de ses propres recherches, menant notamment la fronde contre le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre. Les Etats-Unis sont le seul pays industrialisé à ne pas l'avoir ratifié.

Elles ajoutent que le ministère de la Justice dispose d'au moins six mois pour déterminer s'il y a suffisamment d'éléments à charge contre ExxonMobil. Le cas échéant, un accord amiable pourrait être conclu entre les deux parties, comme c'est souvent le cas aux Etats-Unis.


Cerise sur le gâteau, la Banque Nationale Suisse (BNS) est actionnaire des deux entreprises mises en examen : ExxoMobil  (à hauteur de 623 millions $) et Peabody Energy (498'000 $).

Sur Twitter: #StopBNS

 

 

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