L’OPEP fête ses 60 ans avec de moins en moins de dents

Il y a 60 ans à Bagdad, le 14 septembre 1960, les 5 producteurs pétroliers: Arabie Saoudite, Iran, Koweït, Iran et Venezuela s’associaient et réalisaient l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

Pour la première fois, certains pays producteurs de pétrole avaient décidé de montrer leurs dents face aux compagnies pétrolières américaines et européennes histoire de rapatrier les pétrodollars directement dans leurs cagnottes. Le regroupement aura également permis d’agréger les quantités produites afin de tenter de contrôler les prix.

 

Ce cartel aura procuré à ses membres une richesse fantastique ainsi qu’une dépendance chronique à l’or noir. Le pétrole tient à sa réputation d’être une malédiction.

Jusqu’au début des années 70, un baril se traînait sous les 2$. Il aura fallu une menace d’embargo en 1973 pour voir les prix grimper et noyer les pays sous les pétrodollars. En 2019, les membres ont généré pour 564,9 milliards $ de ventes de pétrole et 692,3 milliards en 2018.

 

Une vie secouée par les crises

Durant sa vie, l’OPEP aura traversé plusieurs crises dont l'embargo pétrolier des pays arabes (1973-1974), la révolution iranienne, la guerre entre l'Iran et l'Irak (1979-80), la guerre du Golfe (1991) et l’invasion américaine en Irak (2003).

Mais de toutes les crises, celle du Coronavirus est la plus virulente. 

 

Les membres de la famille

Du cinq de base, au long des années d’autres pays sont montés à bord pour atteindre le chiffre magique de 13 et une production de 30 millions de barils par jour.

Cependant, avec une part de marché de 30%, le cartel a perdu de sa superbe. Il aura fallu l’adjonction de la Russie dans un OPEP+ pour tenter de contrer la baisse des prix de 2016 même si le rôle de chef d’orchestre a été confié à l’Arabie Saoudite.

A elle seule, la monarchie est capable de réguler la quantité de pétrole mit sur le marché en faisant fluctuer ses extractions entre 8 et 11 millions b/j. 

 

L’optimum prix face aux énergies propres

Tout au long de son existence, le cartel a joué avec les prix afin de les pousser au plus haut pour couvrir leurs budgets et achats de clubs de foot, mais assez bas pour que les pays importateurs ne soient pas séduit par les énergies renouvelables.

 

Peak oil ou pas pic pétrolier ?

Paradoxalement, le grand défi des membres des membres de l’OPEP est d’effectuer leur propre transition hors du pétrole et du gaz. Les hydrocarbures représentent souvent plus de 90% de leurs revenus.

Certains pays ne vont pas y arriver, et telle la Syrie, vont s’effondrer confrontés à d’énormes problèmes politiques ou économique et souvent les deux.

Le Venezuela a vu sa production chuter drastiquement et le pays est sur le point de s’affaisser socialement et économiquement notamment sous la pression américaine. Il n’est pas dit que Caracas puisse un jour retrouver les niveaux d’extractions post-Chavez. Également sous pression américaine, l’Iran est à la peine mais ne rompt pas.

La Libye est en état de guerre civile et sa production est 15 fois inférieures à l’époque Kadhafi. L’Algérie et le Nigeria se battent contre les démons de la corruption, ingrédient essentiel du pétrole et du gaz.

Dans un retour de manivelle, le réchauffement climatique est en train d’écraser les régions pétrolifères du Moyen-Orient sous une chaleur mortelle. Plusieurs de ses régions sont en passe de devenir invivables pour l’homme.

La malédiction du pétrole n’aura jamais été aussi virulente.

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