OPEP: La Pire Réunion depuis 16 ans
Vives tensions au sein du cartel de l'OPEP aujourd'hui à Vienne. Les 12 membres n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une augmentation de la production de pétrole face à un baril qui dépasse les 100$.
Le ministre du pétrole de l'Arabie Saoudite Ali Naimi a donné son point de vue: "Nous avons été incapable de trouver un accord. C'est l'une des pires réunions que nous ayons eues. Depuis 16 ans que je suis ministre du Pétrole, je n'ai jamais vu une position à ce point obstinée. Mais la crédibilité de l'OPEP reste intacte".
Les quotas de l'OPEP sont inchangés depuis deux ans et demi. Ils sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis janvier 2009. Des quotas fixés, mais souvent dépassés et peu respectés par ses membres.
Deux fronts face à face
Selon le ministre du Pétrole saoudien Ali Naimi, l'Algérie, la Libye, l'Equateur, le Venezuela, l'Angola, l'Irak et l'Iran se sont opposés à une augmentation de la production, soit plus de la moitié des 12 membres de l'organisation. Tous ces pays semblent incapable de pouvoir augmenter leur production.
Il a précisé que les pays du Golfe: Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït et le Qatar avaient proposé une augmentation de la production de 1,5 million de barils par jour à partir de la production actuelle de l'OPEP de 28,8 millions de bpj, Irak inclus, donnant ainsi une production totale de 30,3 millions de bpj.
Il a ajouté que l'Arabie saoudite s'était engagée à approvisionner les marchés autant que de besoin. "Le marché ne subira pas de pénurie parce que nous n'avons pas conclu d'accord", a expliqué Naimi lors d'une conférence de presse étonnement ouverte et propice à des détails.
Ali al Naimi a en outre jugé que ce n'était pas une bonne idée d'attendre trois mois avant la prochaine réunion, car selon lui, le besoin de pétrole supplémentaire est immédiat.
L'échec de ces négociations risque en effet de fortement décevoir les pays consommateurs d'or noir qui comptaient sur une décision pour juguler la hausse des cours.
De fait l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui représente 28 pays industrialisés, a immédiatement réagi en faisant part de sa déception. De son côté, les prix du pétrole ont bondi à New York pour repasser la barre des 100$ à New York.
Selon les chiffres du secrétariat de l'Opep, la demande de pétrole au second semestre devrait dépasser de plus de 1,7 million de bpj la production actuelle du cartel, ce qui suggère que faute d'ajustement de l'offre, les cours devraient continuer à augmenter ce qui va arranger certains pays.