Pétrole: Pertes abyssales de la Banque Nationale Suisse

Pendant que 175 pays ont signé l’accord sur le climat à l’ONU ce samedi à New York, les grandes majors pétrolières, de charbon et du gaz se retrouvent également sous pression de leurs investisseurs. Ainsi Chevron, ExxonMobil, Total font face à leurs actionnaires qui leur demandent de prendre en compte l’impact de leurs activités sur le climat.

Cette semaine, c'est au tour de la Banque Nationale Suisse (BNS) de tenir son Assemblée Générale dans la capitale helvète. L’institution détenue majoritairement par les cantons suisses va également faire face à l’épineuse question de ses lourds investissements dans les énergies fossiles et de schiste.

3 milliards $ investis aux USA dans les énergies fossiles

Bien que dans sa charte éthique, la Banque Nationale Suisse se refuse d'investir dans des actions d'entreprises qui peuvent nuire au climat, la pratique démontre le contraire. Ainsi la BNS a acheté pour plus de 3 milliards $ d'actions dans les industries américaines actives dans le charbon, le gaz de schiste ou le pétrole.

Du côté de la gouvernance, ces investissements devraient être condamnés par le comité d'éthique interne. La pratique démontre le peu de préoccupation de la Direction.

Une perte abyssale qui prend l'ascenseur

Si le réchauffement climatique n’intéresse pas la BNS, les résultats financiers de ses placements devraient toucher une corde plus sensible. Mais là aussi, le comportement est surprenant.

Les actions achetées par la BNS dans l’énergie américaine ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis juin 2014, soit une diminution de 1,5 milliard $. Les faillites, qui s’amoncellent, ont fait déjà perdre plusieurs centaines de millions $ à l’institution. Avec la chute du baril, la situation continue de se péjorer.

Pour autant, la BNS continue de transférer des actions pourries dans ses comptes. In fine, se sont ses actionnaires qui passent à la caisse.

Un désinvestissement mondial

Le Fonds d’investissement Norvégien a déjà décidé de sortir ses investissements dans les énergies productrices de CO2 et la tendance est mondiale. Les centaines de milliards $ évaporés dans le schiste américain ont effrayé les grands investisseurs qui se rabattent sur d’autres secteurs moins dangereux pour leur portefeuille.

Les Cantons, qui ont besoin d'argent, doivent intervenir

Il est fort probable que les discussions, qui éclateront lors de l'Assemblée Générale du 29 avril, ne déboucheront aucune décision immédiate et visible. Une requête de plus de 20 actionnaires, qui demandait un désinvestissement dans les énergies fossiles, a été balayée de la main par la direction. Mais en coulisse, les cantons actionnaires, qui ont un urgent besoin d'argent, ont tout intérêt à demander la fin de ce gaspillage car les faillites américaines se précipitent.

Les pertes abyssales de la BNS démontrent que là aussi, le modèle d'affaires doit être revu. L’improvisation actuelle doit disparaître pour refléter les engagements du Gouvernement et du Peuple Suisse ainsi que faire place à une gestion plus rigoureuse de son argent.

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