Pétrole: les prix du baril s'écroulent. A qui profite le Crime?
Depuis une baisse mystérieuse du baril de pétrole du 18 septembre 2012 (lire l'article) avec une chute de 5% en quelques minutes, une main invisible semble de pousser les prix vers le bas. Alors que le baril se réjouissait d'arriver à 120$ à Londres et 100$ à NY, aujourd'hui il se traine à 109$ et 91$ aux USA.
Certains parlent d'un gros doigt qui aurait activé le mauvais bouton dans une salle de traiding, d'autres de la pataugée de l'Espagne et de la Grèce ou encore d'ordres passés par des ordinateurs calibrés pour dépasser la rapidité humaine.
Etrangement, les agissements de l'Arabie Saoudite passent totalement sous le radar des médias occidentaux. Et si cette baisse était orchestrée de main de maître pour des enjeux géopolitiques?
Depuis plusieurs mois, l'Arabie Saoudite a ouvert ses vannes afin d'inonder le marché déjà bien arrosé. La semaine dernière, elle a de nouveau annoncé qu'elle allait remettre une couche, quitte à commercialiser du pétrole de bien piètre qualité et aussi sulfureux que l'ancien président italien Berlusconi.
En juillet 2012, une première baisse avait déjà fait fondre le baril à 97$ à Londres et presque 80$ à New York. La chute dépassait les 20$ pour les 159 litres du baril.
La chute de la Syrie laisse l'Iran au commande du Moyen-Orient
Pour les initiés, l'attaque pétrolière de l'Arabie Saoudite sunnite est à mettre en relation avec la situation au Moyen-Orient et plus particulièrement avec son concurrent chiite: l'Iran.
Avec la chute programmée de la Syrie, l'Iran est en train de devenir la puissance militaire incontournable dans la région. De plus, quand vous avez Mahmoud Ahmadinejad à la tête d'un pays, vous vous levez tous les matins sans savoir ce qui peut vous tomber dessus. Cette situation est bien inconfortable pour les pétromonarchies de la région.
Cette confrontation se porte également sur l'hégémonie des courants islamiste des chiites iraniens et des sunnites Arabiques. Suite à la mouvance des Printemps Arabes, les deux forces tentent de prendre le leadership mondial. A ce jeu, tous les coups sont permis.
Les Américains, Européens et Israéliens occupent la guerre médiatique sous l'angle du programme nucléaire iranien. Mais le succès n'est pas vraiment au rendez-vous, même si depuis le 1er juillet 2012, le secteur pétrolier iranien est frappé par un embargo.
Immédiatement, les autorités iraniennes avaient annoncé la création d'un fonds de stabilisation de 14 milliards de dollars destiné à développer l'industrie pétrolière suite à cet embargo.
L'URSS est tombée à cause de la chute du baril, l'Iran pourrait également plier
Comme la Russie dans les années 90, le talon d'Achille de l'Iran est la dépendance de son budget face à ses revenus à 90% gaziers et pétroliers. Si l'URSS est tombée, il y a 20 ans à cause de la chute des cours du pétrole, Téhéran peut tomber demain sous la même pression.
Actuellement, la fenêtre d’opportunité est excellente pour cette tactique d'étranglement grâce à la baisse des revenus pétroliers et gaziers.
L'Iran tente de se dégager
De son côté l'Iran teste deux alternatives. Mahmoud Ahmadinejad vient de proposer de discuter de son programme nucléaire avec les USA. cette semaine, il devrait faire une nouvelle proposition à New York.
De l'autre côté, Téhéran a entamé la construction de réservoirs de pétrole souterrains pour un montant de 2,2 milliards de dollars, capables de contenir 10 millions de barils de brut (2,5 jours de production). Les réservoirs seraient situés dans le sud-ouest du pays, à 100 km du Golfe persique.
Ce réservoir serait utiliser à diminuer la quantité de pétrole sur les marchés et à faire monter les prix. Pour autant que l'Arabie ne gâche le tout!
Le baril devrait continuer à baisser dans les mois à venir à moins qu'un grain de sable ne s'introduise dans la stratégie de la famille Fahd. Est-ce que l'Iran suivra l'URSS?