Le Pétrole se fait beau pour Copenhague

Il existe parfois des coïncidences qui sont bien étranges. Depuis l'ouverture de la conférence de Copenhague, le pétrole a subi une baisse continue de 9 jours quasi historique. Alors que le baril dépassait les 80 $, celui-ci est tombé sous la barre des 70$. Les problèmes de Dubaï pouvaient être une explication toute faite face à cette dégringolade. Mais est-ce qu'une autre explication, plus stratégique, pourrait en être la cause: la survie de l'hégémonie du pétrole face aux énergies renouvelables.

La coïncidence est trop grande pour ne pas être suspecte

L'enjeu de la Conférence de Copenhague, réside dans l'adoption de production d'énergies sans CO2. De facto, les énergies renouvelables s'opposent de manière frontale aux énergies fossiles coupables de produire la quasi-totalité du dioxyde de carbone.

Les puissants lobbys, dénoncés par le Président Morales de la Bolivie, soulignent les différences actuelles de prix entre les deux options. Dans ce climat tendu, la baisse du pétrole, l'annonce de la découverte d'un nouveau champ prometteur en Chine et l'exploitation du pétrole irakien sont des opportunités tombées du ciel qui militent pour le status-quo.

Garder le pétrole sous le prix du renouvelable

Les pays producteurs se retrouvent face au dilemme: maximiser leurs revenus tout en freinant au maximum le développement des énergies renouvelables. Si le pétrole devait à nouveau dépasser le seuil psychologique des 100$, il pourrait bien relancer, et pour de bon, ses principaux concurrents. Cette crainte est au centre des discussions des pays de l'OPEP qui vont se réunir avant la fin de l'année.

La production du renouvelable se fait déjà sentir

Alors que les prévisions de consommation de pétrole et de gaz pour 2010 s’annoncent à la hausse en Chine, Inde et les pays émergents + 1,2%, une diminution de 0,3 % devrait toujours se faire sentir dans les pays de l'OCDE, malgré la reprise annoncée. Une partie de cette diminution est imputable à l'augmentation des capacités de production des énergies renouvelables.

À la croisée des chemins

Les énergies renouvelables continuent d'améliorer leur efficacité en capacité et en coûts, tandis que le prix du pétrole et du gaz sont sur une pente ascendante. Les prévisions pour l'année 2010 table sur un baril à 90 voir 100 dollars.

L'équilibre entre ces deux moyens de production devrait se croiser dès la reprise économique en 2011-2012. Mais il faudra encore des décennies pour que le pétrole soit délogé de sa place de leader.

 

Dès la fin de la conférence de Copenhague, il ne serait pas étonnant de voir le pétrole à nouveau flirter avec les 75-80$. Reste à savoir s'il s'agissait d'une coïncidence ou d'une stratégie bien orchestrée.

 

Mise à jour

Une semaine après la Conférence de Copenhague, le pétrole avait déjà repris 8$ à 78,05$ le baril soit son niveau d'avant la Conférence de Copenhague (27 déc 2009).

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