Les majors pétrolières affichent des bénéfices records

Les entreprises pétrolières et gazières américaines ExxonMobil et Chevron ainsi que les géants européens ont pulvérisé leurs bénéfices durant le deuxième trimestre (avril à juin). On ne connait pas encore les chiffres des entreprises nationales comme Saudi Aramco ou les Russes, mais les profits sont immenses.

Si l'on prend les cinq majors pétrolières occidentale: Exxon, Chevron, Shell, BP et TotalEnergies, les bénéfices frisent les $50 milliards durant les 3 mois. Au niveau mondial, le bénéfice dépassera les $100 milliards. Les grandes majors vont utiliser cette manne pour racheter leurs actions et distribuer de juteux dividendes.

 

Les Américaines en forme

Le bénéfice d'ExxonMobil s'élève à $17,8 milliards. Le précédent bénéfice trimestriel record d'Exxon était de $15,9 milliards en 2012, une autre année où les prix du pétrole étaient élevés.

Le bénéfice de Chevron culmine à $11,6 milliards. Ce jackpot record arrive dans un pays où le galon a dépassé les 5$ pour le grand désarroi de la Maison Blanche. Les activités de raffinage d'Exxon et de Chevron sont à l'origine de l'envolée des bénéfices.

ConocoPhillips publiera ses chiffres début août.

 

Les Européennes surfent sur la vague

En Europe, Shell, qui vient de déménager en Angleterre pour des raisons d'optimalisation fiscale (comprendre pour ne pas payer d'impôts) a annoncé son deuxième trimestre record consécutif, avec un bénéfice ajusté de $11,5 milliards.

Total annonce $5,7 milliards, soit plus de deux fois plus que l'an dernier à la même période, et plus de $18,8 milliards de profits durant le seul premier semestre de 2022. A noter, que Total ne paie pas d'impôts avec ses sociétés basées en France, ce qui est assez cool avec ce genre de bénéfices. TotalEnergies justifie de ne pas payer d'impôts en France par le fait de domicilier ses profits hors de France. Avec la hausse de ses profits, elle augmenter la rémunération des actionnaires via ses dividendes.

Du côté de l'Italie, Eni a annoncé des résultats trimestriels exceptionnels après avoir quadruplé son bénéfice net ajusté à $ 3,81 milliards.

En Arabie Saoudite, Saudi Aramco n'a pas encore diffusé ses chiffres. Au premier trimestre, un énorme bénéfice de $39,5 milliards avait été annoncé. Cela justifie bien une petite miam avec Emmanuel Macron à l'Elysée, non?

 

Du côté de la demande

On notera que les prix de l'essence sont restés artificiellement élevés en Suisse à environ +10 centimes le litre si on les compare avec les cours du Brent. Les marges des pétroliers et des stations d'essence sont très confortables et comme la demande ne diminue pas, les pétroliers auraient tord de s'en priver.

Du côté de la France, la Hollande, l'Angleterre ou de l'Allemagne, les gouvernements subventionnent l'essence avec des boucliers financiers qui permettent également de ne pas répercuter entièrement la baisse des cours du baril. Tous ces artifices financiers permettent aux majors de compter sur le secteur public pour financier leurs bénéfices et de maintenir la demande élevée.

On imagine les bénéfices générés par les raffineurs chinois et indiens qui achètent du pétrole russe avec des rabais jusqu'à 35$ le baril, le raffinent et l'exportent à pleins prix en Europe.

Aux USA et à travers l'Europe, ces bénéfices interpellent alors que l'inflation dépasse les 10% en Angleterre et les 8% en Allemagne. Certains appellent à un impôt spécial sur les bénéfices. Faudrait-il déjà que ces entreprises paient des impôts.

Notre Mission

Ne pas vous dire ce que vous devez penser, mais dire ce qui se passe dans les coulisses du Business des Energies.

Contact

2000Watts.org
Chatel-St-Denis, Suisse


Email:    LaurentH (at)2000Watts.org
  Pétrole Peak Oil
 Laurent Horvath
 2000Watts_org