La planète Pétrole secouée par deux tremblements de terre
La planète pétrole est secouée par deux événements qui secouent et ce n'est pas peu dire. Le premier: le cours du baril de pétrole Brent est passé sur les 80$ le baril à 80,12$. Une première depuis 3 années. Goldman Sachs pense que l’or noir pourrait atteindre les 90$ d’ici à la fin de l’année. Comme personne n’a de boule de cristal, il est nécessaire d'attendre la venue du Père-Noël pour savoir si la prévision fut opportune.
Pour le deuxième, il faut se tourner du côté de l’Angleterre. Suite à des achats paniques et convulsifs d'essence, entre 50 à 85% de toutes les stations-service indépendantes du Royaume sont à sec, à l'exception des aires d'autoroute et de certains supermarchés auxquels les compagnies pétrolières avaient donné la priorité.
Il ne s'agit pas d'une pénurie d'essence, mais d'un problème de logistique. Les raffineries du pays ont assez de carburants. En effet, il manque des chauffeurs routiers afin de livrer du carburant dans les stations.
Ainsi, comme le premier réflexe est de se dire "après moi le déluge", les automobilistes se sont précipités afin de remplir leur réservoir. Cet épisode rappelle les opérations "papiers toilette" au début du Covid. Seuls ceux qui n'ont pas participé à ce moment de folie ont le droit d'en rire, les autres se contentent de terminer sagement leur stock. (Par ailleurs, au niveau mondial, le prix du papier toilette a augmenté de 20% à cause d'une pénurie, mais je m'égare.)
Du côté du gouvernement, Boris Johnson a caressé l'hypothèse de faire appel à l'armée via des centaines de soldats chauffeurs afin d'amener les camions-citernes à bon port. Même si elle ne sera peut-être pas appliquée, cette stratégie a pour but de calmer les esprits et de freiner les ardeurs. Vérification dès demain.
Et du côté des USA?
Avec cette remontée des prix du baril, est-ce que Joe Biden va demander à l'OPEP d'augmenter sa production afin de faire baisser les cours? Les prix de l'énergie pèsent également sur l'inflation et donc sur les taux d'intérêts. On se rappelle qu'en 2008, c'est la hausse des taux hypothécaires, initiée par la flambée des cours du pétrole, qui avait fait éclater la bulle immobilière.
La grande leçon de 2008 fut de sortir de la dépendance au pétrole et au gaz afin de diminuer leurs impacts négatifs sur l'Economie.
Comme un élève du fond de la classe, la leçon n'a pas été retenue et des années plus tard, nous revoilà à la case départ en suppliant les producteurs d'ouvrir les vannes qui leur restent. Ne sommes-nous pas incorrigibles?