Pris de panique, le pétrole passe sous les 50$ le baril

Quand on fait des plans, les dieux rigolent. Début janvier 2020, le pétrole devait grimper de 62$ le baril à 70$. C’était un coup sûr. A la bourse, tous les ordinateurs et les bots en étaient convaincus et auto-programmés.

Il n’aura fallu que quelques semaines pour que le coronavirus pèse sur le bouton panique, et les cours de s’effondrer. A la fin février, au fond du trou, on aperçoit le pétrole à 44,76$ à New York et 49,67$ à Londres.

Dans cette phase, il est possible d’observer quelques points intéressants:

Premièrement, les mécanismes du capitalisme fonctionnent toujours parfaitement: les stations d’essence n’ont toujours pas adapté les prix à la baisse.

Pour les pays importateurs de pétrole, c’est une bonne nouvelle. En théorie, la baisse des coûts de l’énergie permet de diminuer l’inflation et de stimuler l’activité économique avec une énergie bon marché. Cependant, un baril bon marché indique que l’économie mondiale ne va pas bien. Dans ce cas, c'est cette deuxième option qui brille le plus en ce moment.

En 2019, 42 entreprises pétrolières américaines ont fait faillites. Avec un baril sous la barre des 50$, le virus va augmenter la pression financières sur les entreprises les plus fragiles d’autant que plus de 40 milliards $ de crédits arrivent à échéance cette année. Donald Trump, qui demande depuis des mois l’abaissement des taux de la Réserve Fédérale Américaine*, pourrait utiliser cette excuse afin de voir ses vœux s’exhausser. Il espère stimuler l’activité économique aux USA et relancer la consommation de pétrole afin de soutenir les producteurs locaux.
(*Mise à jour 3 mars 2020. La FED américaine a annoncé une baisse surprise de ses taux de 0,50%!)

La Banque Nationale Suisse, qui a investi pour 6 milliards $ d’actions dans le pétrole et schiste aux USA, est touchée de plein fouet. La semaine dernière, plusieurs pétroliers ont émis des signaux de détresses dont une pré-annonce de faillite. Au total, pour 479 millions $ d’actions de la BNS sont contaminées. (‬Chesapeake  1,8 million; Cimarex Energy 10,2 millions; Oneok 98,6 millions; Valero: 122,4 millions; Occidental: 121,2 millions, Marathon: 125 millions).

L’OPEP se réuni cette semaine à Vienne et se questionne sur une coupe de la production afin de stabiliser les cours. En octobre dernier, les 13 membres de l’OPEP ainsi que 10 pays producteurs (dont la Russie) avaient déjà limité volontairement leur production pour faire grimper les prix du baril. Un tour de vis de 600'000 à 1 million de barils/jour est dans l'air. Mais qui se portera volontaire pour diminuer ses revenus et ses parts de marché ?

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