Peak Oil: L'AIE confirme le déclin de 6%
Dans son World Outlook publié cette semaine, les fins stratèges de l’Agence Internationale de l’Energie, basés à Paris, prévoient que la demande de pétrole devrait continuer à augmenter de 90 à 111 millions de barils par jour d’ici à 2035.
Cependant l’Agence admet que le déclin des puits actuels est de 6% et que le gaz de schiste américain n’est qu’une bulle passagère. L’Europe, qui dépense annuellement 500 milliards de $ pour son gaz et son pétrole, est la plus vulnérable face au peak oil.
Le déclin : Une opportunité
Toujours d’humeur positive, l’AIE pense que le déclin de 6%/an de pétrole traditionnel est une opportunité pour les majors et boostera les investissements dans la production. En effet, les forages en Arctique ou Antarctique, les gaz de schistes ou bitumineux sont horriblement coûteux. Mais que voulez-vous, c’est tout ce qui reste!
C’est la première fois que l’AIE confirme publiquement ce déclin de 6% qui était déjà connu des experts. D’ici à 2020, les majors vont devoir trouver 34 millions barils/jour, pour au maximum, compenser le tarissement des forages existants et sans pouvoir répondre à une augmentation de la demande.
Cette quantité représente la production de la Russie, de l’Arabie Saoudite et des USA réunis. Pour éclairer encore plus la situation, l’AIE confirme le rapport de l’année dernière qui annonce une situation de peak oil pour la Norvège, le Mexique, l’Angleterre, l’Angola, l’Iran, la Russie et le Koweit. Si vous avez encore le courage de lire la fin de l’article…
Le Pétrole non conventionnel
Une lueur d’espoir venait de la fracturation, des sables bitumineux, du off-shore et le LGN (lique de gaz naturel). Très onéreux, les forages de schistes américains connaissent un déclin impressionnant et bien plus rapide qu’imaginé.
L’équipe d’Obama annonce le peak de production des gaz de schiste d'ici à 2020, l’OPEP penche pour 2017 et l’AIE opte pour 2025. Quelque soit le vainqueur, c’est pour demain !
Subventions: Fossiles vs Renouvelables
Les énergies fossiles bénéficient des largesses des gouvernements qui octroient 544$ milliards $/an de subventions dont 51% pour le pétrole. Loin derrière, nous trouvons les énergies renouvelables qui ne comptent que 101 milliards $ de subventions en 2012 selon l’AIE.
Le gaz et le pétrole représentent aujourd’hui le 82% de la consommation d’énergie mondiale et devraient baisser à 75% d’ici à 2025.
Côté finance, le marché mondial du pétrole est estimé à 3'000 milliards $ par an.
Cette année, les dépenses du secteur pétrolier et gazier mondial atteignent un nouveau record et dépassent 700 milliards de $.
L’Inde devient un nouveau géant
Du côté des pays, la Chine devrait rapidement dépasser la consommation des américains, mais l’Inde est en passe d’exploser sa demande interne.
Les pays du Moyen-Orient vont augmenter de 10% leur consommation actuelle.
L’Europe de son côté exporte 500 milliards $ pour acheter son or noir ce qui représente 2,5% de son PIB. Le nombre d’industries européennes, fortes consommatrices de pétrole, devraient diminuer d’au moins 10% d’ici à 2035 et augmenter de 1% aux USA. De leur côté, les américains achètent pour 300 milliards de $ de pétrole à l’étranger.
Transport et pétrochimie
Sans surprise c’est le domaine des transports qui conduit la hausse de consommation et plus particulièrement celle des camions. Le 33% de la hausse provient effectivement de l’augmentation du transport de marchandises. Parallèlement, le diesel est appelé à croître 3 fois plus vite que l’essence pour nos chères voitures. En 2013, 81 millions de nouveaux véhicules vont s’élancer sur les routes du monde.
Du côté de la pétrochimie, se sont les plastiques qui poussent la demande pétrole, de la bouteille en plastique, du smart phone et aux emballages.