Qui seront les prochains leaders mondiaux ?

Depuis l’avènement de l’ère industrielle et de sa boulimie énergétique, la puissance géopolitique s’est appuyée sur le pétrole, le gaz et le charbon. Après la Deuxième Guerre mondiale, la maîtrise de l’énergie nucléaire militaire par les cinq membres permanents de l’ONU a scellé dans le marbre ce privilège.

En 1973, il aura fallu une menace d’embargo pétrolier par l’Arabie saoudite pour commencer une gigantesque partie d’échecs géostratégique, avec comme modus vivendi: contrôler l’énergie pour dominer le monde. Ces prérequis militaire et industriel permettent de protéger les intérêts vitaux à l’intérieur du pays et d’exercer une influence sur la scène internationale.

 

De l’abondance à la dominance énergétique

La peur de manquer de pétrole et de gaz a généré des accords stratégiques et même des guerres. Les alliances sont d’autant plus faciles à tisser que la planète a déposé, de manière aléatoire, la majorité du pétrole dans une vingtaine de pays. Que dire du gaz naturel, dont l’extraction repose essentiellement sur huit nations, et du fait que le 75% de l’uranium provient du club des quatre?

Dans cette configuration, le XXIe siècle aura débuté par l’invasion de l’Irak pour ensuite assister à l’émergence du pétrole de schiste porté par l’administration Obama. Dans cette abondance pétrolière américaine et au plus haut de la consommation mondiale, Donald Trump aura utilisé sa doctrine de dominance énergétique pour imposer ses sautes d’humeur.

Plus douce, la diplomatie chinoise aura simplement acheté et accaparé les gisements nécessaires à ses ambitions. Portée par le film Mad Max, la fin du pétrole laissait présager des combats musclés. Cette transition sera certes très difficile et douloureuse, mais elle a des chances d’éviter la version hollywoodienne.

 

La course à l’indépendance énergétique a débuté et c’est chacun pour soi

Alors que le charbon avait remplacé le bois pour ensuite voir le pétrole supplanter le charbon, le solaire et l’éolien vont continuer ce cycle. Terminé, l’exclusivité des gisements centralisés. D’une poignée de producteurs, chaque pays a maintenant l’opportunité de générer, de manière indépendante, sa propre énergie.

Ainsi les gouvernements capables de maîtriser la chaîne de valeur des technologies propres, de produire et d’exporter leurs énergies vertes ou d’augmenter leur indépendance face au pétrole et au gaz, vont renforcer leur statut planétaire. La puissance et l’influence future d’un pays vont dépendre de sa capacité à se réinventer et s’émanciper des énergies fossiles. Dans cette course, c’est chacun pour soi.

Conscient de cette évolution, le Danemark s’est lancé dans le plus grand projet de son histoire. Le pays va investir plus de 31 milliards dans une île énergétique qui permettra de stocker, de distribuer et d’exporter aux pays voisins de l’électricité verte dans plus de 3 millions de foyers. Le gouvernement a également décidé d’arrêter l’exploration pétrolière et gazière. Tout un symbole.

L’Australie va exporter son électricité solaire à l’Indonésie via un câble sous-marin. La Chine prévoit de vendre de l’électricité à l’Europe. Dans ce but, elle a déjà acheté le réseau électrique du Portugal et financé deux centrales nucléaires anglaises.

 

La transition énergétique est plus large que le climat

L’Europe, dont la dépendance aux énergies fossiles est aiguë, voit dans le lancement de son Green Deal une manière de s’extirper de cette impasse et de voler de ses propres ailes. Les manœuvres de la transition énergétique ne se limitent pas à produire en suffisance une énergie propre pour des raisons climatiques.

Les enjeux se cachent également dans la fabrication in situ de composants stratégiques, dans une innovation qui soutient l’industrie du pays et, par-dessous tout, dans le maintien ou la création d’emplois locaux afin de garantir la paix sociale.

Certains gouvernements ont déjà intégré cette évolution et avancent au pas de charge. Il est indéniable que l’indépendance énergétique va redessiner les cartes géopolitiques et récompenser les visionnaires.

 

 

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