Joe Biden à la recherche d’énergies nouvelles

L’histoire américaine est joueuse. En 2009, Barack Obama obtenait l’honneur de présider des Etats-Unis en pleine crise économique. Quelques mois auparavant, le pétrole touchait des sommets, déclencha l’inflation qui ricocha sur les taux d’intérêts pour faire imploser les subprimes.

En ce début d’année, bis repetita. Joe Biden prend la tête d’un pays en crise avec la tâche de le relever. Cette fois, l’économie a été terrassée par la pandémie de coronavirus et 9,8 millions d’américains se trouvent au chômage.

 

De l’abondance à la dominance, puis au déclin énergétique

En 2009, il aura fallu au tandem Obama-Biden 5 années pour redresser le pays. L’opération avait débuté par le sauvetage des banques et du secteur financier pour ensuite s’appuyer sur une énergie bon marché afin de soutenir l’économie et la consommation. Corolaire à cette stratégie, le locataire de la Maison Blanche s’était transformé en ambassadeur VIP du pétrole et du gaz de schiste.

Ainsi, le président Obama a bénéficié de cette "abondance énergétique" pour redresser la barre. Le pétrole étant le sang qui coule dans les veines du pays depuis plus d’un siècle, une piqure stimulante aura été la panacée.

Donald Trump a surfé sur cette même vague pour imposer sa "dominance énergétique" et dans la foulée, devenir le plus grand producteur d’or noir au monde. Des tweets menaçant l’OPEP, aux généreuses aides, tout y est passé pour s’assurer l’accès à une énergie financièrement abordable. Le château de sable aura été terrassé par le coronavirus.

Aujourd’hui, Joe Biden se trouve devant une société divisée et un secteur pétrolier décimé. Donner un emploi à chacun pourrait faire office de colle.

 

Garder le leadership mondial

Mais depuis la dernière crise, le contexte énergétique mondial et climatique ont terriblement évolué.

Pendant que les USA sont devenus experts en forage de schiste et que l’Europe s’est enlisé dans ses dettes, la Chine en a profité pour devenir le leader mondial des énergies propres.

Pékin a su maîtriser les meilleures technologies et acquérir les minerais les plus prolifiques. A bourse déliée et de manière planifiée, elle a stratégiquement soutenu ses champions. Ainsi, des millions d’emplois ont été créés ou transvasés au point d’avaler la mobilité électrique mondiale, le solaire, l’éolien et le stockage d’énergies.

Comme l’Europe, l’administration américaine ambitionne de se lancer à la poursuite de la Chine. Pour ce faire, pendant son mandat Joe Biden annonce une injection de 3'900 milliards de dollars dans l’économie. Sans surprise, la dot privilégiera les domaines intensifs en capital humain comme la santé, l’éducation, les énergies propres et les infrastructures. De son côté, l’armée s’est assuré une enveloppe annuelle de 720 milliards pour continuer son rôle de moteur d’innovation, notamment dans l’hydrogène.

Comme la dette ne sera jamais remboursée, la somme articulée n’est pas tranchante. L’urgence est d’unifier des états désunis et de créer des emplois.

Est-ce que le nouveau président pourra extraire son pays de l’approche tout pétrole, ou au contraire, la tradition perdurera ? Toucher à l’ADN d’un pays requiert soit de la folie, soit du génie. Cependant, dans la situation actuelle, cette transition semble être une condition sine qua non pour garder une position parmi les leaders mondiaux.

 

Et en Helvétie?

Pendant ce temps, en Suisse, alors que les restaurateurs se meurent, que l’économie souffre et que la plus grande proposition pour le climat et de la transition énergétique se résume à exporter le CO2 dans les pays pauvres, la Banque Nationale Suisse trône sur 98 milliards de francs de bénéfices non distribués. Même le Fonds Monétaire International relève cette anomalie. Personne n’ose dogmatiquement y toucher, certainement par crainte d’être exclu de Twitter !

A l'image des USA, l’ADN pétrolier et gazier de la Suisse paralyse.

Il est fort à parier que, comme dans le monde animal, les pays qui savent s’adapter s’en sortiront le mieux.  

Notre Mission

Ne pas vous dire ce que vous devez penser, mais dire ce qui se passe dans les coulisses du Business des Energies.

Contact

2000Watts.org
Chatel-St-Denis, Suisse


Email:    LaurentH (at)2000Watts.org
  Pétrole Peak Oil
 Laurent Horvath
 2000Watts_org