Lybie: Une Guerre pour le Pétrole
Le Conseil national de transition (CNT) libyien, qui remplace le colonel Kadhafi à la tête de l'Etat va avoir une priorité à 168 milliards de dollars: relancer l'industrie pétrolière à l'arrêt depuis le début du conflit. Le pétrole assure pratiquement l'essentiel des revenus de l'Etat Lybien.
Selon le Monde.fr, "le Président Nicolas Sarkozy s'indigne en privé qu'on puisse imaginer qu'il ait mené "une guerre pour le pétrole". Cependant, Total et les entreprises françaises ont de grands intérêts à voir tomber le Colonel. Total est impatient de pomper à nouveau le brut à faible teneur en soufre libyen. Le Pétrole vient de subir sa deuxième guerre en quelques années.
Les Majors de Pétroles ont eu des discussions avant l'engagement militaire
Pour Total, qui n'est pas très présent en Lybie, ce pays revêt une importance stratégique. L'engagement militaire de la France se monnaiera contre des parcelles d'or noir. Il en va de même pour l'Angleterre dont les avions de chasse ont protégé les intérêts de BP.
Ses dirigeants ont-ils eu des contacts avec les rebelles durant le conflit se demande Le Monde? "Nous sommes prévoyants", glisse-t-on au siège du groupe Total, où l'on rappelle que "des discussions étaient en cours avant la guerre" pour acquérir de nouveaux blocs d'exploration.
D'ailleurs puisque nous parlons de BP, l'entreprise anglaise renverra des expatriés "dès que les conditions sur le terrain le permettront".
L'américain Marathon Oil reconnaît des "discussions préliminaires" avec les anti-Kadhafi.
L'italien ENI, le mieux implanté, est aussi à pied d'œuvre.
Longue Remise en Route de la Production: 2-3 ans
La remise en état et le redémarrage des infrastructures seront longs, alors que les compagnies vont devoir travailler avec un risque d'instabilité persistant.
Revenir à 1,6 million de barils est une gageure. "Nous avons des gens de qualité dans le secteur pétrolier depuis les années 1950", a déclaré l'ancien gouverneur de la banque centrale, mardi, sur la chaîne Al-Arabiya. Farhat Omar Guidara "pense que trois à quatre mois suffiront pour reprendre la production pétrolière". Mais pour atteindre une certaine quantité de production, il faudra plusieurs années
Pour le cabinet Wood MacKenzie, un retour à la normale pourrait prendre jusqu'à trois ans. Il en avait fallu quatre à l'Irak pour retrouver le niveau de production d'avant l'invasion américaine de 2003, notent des experts.
Goldman Sachs estime que le pays pourrait ne produire que 585'000 barils par jour fin 2012 alors qu'il n'en fournit plus que 60'000 aujourd'hui.
Source: LeMonde.fr