Pétrole: Bataille autours de l'Oléoduc Keystone XL
L'ONG Friends of the Earth a mis en cause l'impartialité du département d'Etat Américain dans son évaluation de l'oléoduc géant Keystone XL entre les Etats-Unis et le Canada. L'oléoduc devrait transporter le pétrole des sables bitumineux de la province d'Alberta, Canada, au Texas.
L'organisation écologiste américaine cite des courriels au ton chaleureux entre une fonctionnaire de l'ambassade des Etats-Unis à Ottawa et Paul Elliott, le lobbyiste américain employé par le consortium TransCanada, maître d'oeuvre du projet s'étendant sur 2'700 km entre la province canadienne d'Alberta et le Golfe du Mexique.
Vas-y Paul, lit-on dans un message envoyé à M. Elliott par Marja Verloop, l'employée. D'autres courriels sont ornés de smileys. Enfin, un échange de message montre que Mme Verloop a informé TransCanada que certains éléments controversés de son projet, et retirés entretemps du dossier, pourraient être réintroduits après l'éventuel agrément de l'administration américaine.
Friends of the Earth rappelle par ailleurs que Paul Elliott a travaillé pour la campagne de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour l'investiture démocrate à la présidentielle américaine de 2008.
Les courriels ont été obtenus par Friends of the Earth au nom d'une loi américaine sur la communication de documents officiels.
La Chine fait pression sur la chasse gardée américaine
L'administration Obama doit prendre cette décision à la fin de l'année. Mais la pression Chinoise se fait de plus en plus importante. Si les américains ne s'accaparent pas le pétrole des sables bitumineux canadiens, Pékin a déjà annoncé qu'elle serait intéressée à construire un pipeline jusqu'à la côte du Pacifique et charger ses bateaux.
Cette option pourrait être bien plus intéressante pour les canadiens qui se retrouveraient avec deux clients "potentiels" à la place du marché unique américain. Les prix pourraient être ainsi indexés sur les cours internationaux au lieu du Light Swee Crude américain qui surfe 20$ en dessous du Brent de la mer du Nord.
Des Considérations Climatiques
Outre les inquiétudes pour l'environnement des régions traversées, l'oléoduc est décrié en raison de l'origine de l'or noir qu'il transporterait: les sables bitumineux de la province d'Alberta, une source de pétrole non conventionnelle qui nécessite une extraction énergivore et productrice d'un grand volume de gaz à effet de serre.
Sources: AFP, Jeff Rubin