Pétrole Nigéria: la corruption mine NNPC
La compagnie pétrolière nationale du Nigeria (NNPC) n'est plus en mesure de rembourser d'importantes dettes. Elle est "insolvable", a annoncé mardi le gouvernement. Cette nouvelle a été démentie dans la soirée par la compagnie.
La dette dépasse les 5 milliards de dollars. Elle est l'illustration type de la "Malédiction du Pétrole" qui veut qu'un gouvernement riche en pétrole tend à garder les richesses dans l'élite du pays au lieu de faire bénéficier la population. Le Nigéria est l'exemple d'un gouvernement gangrénée par la corruption dont les régimes successifs ont puisé durant des décennies des sommes colossales dans les coffres de la NNPC.
Le Nigeria est le huitième exportateur mondial de brut ce qui montre l'importance de la corruption dans la NNPC.
Ces difficultés financières ont été mises en lumière, notamment par l'incapacité du groupe à payer son pétrole domestique qui est raffiné au Nigeria, dans les temps et par ses retards dans les paiements des factures de carburant importé.
Le Nigeria importe paradoxalement la grande majorité des produits raffinés qu'il consomme car ses quatre raffineries sont en mauvais état.
En mai dernier, le président Goodluck Jonathan avait ordonné, quelques jours après avoir succédé à Umaru Yar'Adua, mort des suites d'une longue maladie, "un audit complet des comptes de la NNPC".
Un projet de loi de réforme, la Petroleum Industry Bill, est débattu au parlement depuis de longs mois.
Il prévoit notamment l'éclatement de la NNPC en plusieurs entités afin d'en faire une société quasi autonome et commerciale plutôt qu'une entité dépendant du budget de l'Etat pour financer ses opérations avec les groupes étrangers opérant dans le delta du Niger, région riche en hydrocarbures du sud du Nigeria.