L'embargo pétrolier sur l'Iran entre en force
L'embargo pétrolier occidental est entré en vigueur ce dimanche. Les USA comme les Iraniens s'échangent de joyeux communiqués de presse et crient victoire. Du côté Iranien, les sanctions visant à convaincre le Gouvernement à réduire son programme nucléaire n'auraient «aucun effet».
Pour faire mousser le tout, quelque 100 députés du Parlement Iranien ont signé une proposition de loi visant à interdire le passage du détroit d'Ormuz aux pétroliers se rendant vers les pays européens. Les USA tentent de faire pression sur les clients des iraniens pour cesser les achats et l'Arabie Saoudite produit à tout rompre pour faire chuter les cours.
Pas de bol, le baril a pris 7$ à Londres et 5$ à New York.
Des clients Iraniens puissants
La collection de clients iraniens montrent une belle brochette de pays: Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Turquie et la Grèce qui profite de tarifs spéciaux pour soutenir son économie.
Les USA mettent la pression sur d'autres clients
Les Etats-Unis annoncent qu'ils ont obtenu de plusieurs autres gros clients de l'Iran, notamment asiatiques, qu'ils réduisent leurs importations de brut iranien pour éviter des représailles commerciales et financières décidées par Washington contre les entreprises travaillant avec l'Iran.
Les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), tendent à montrer que ces sanctions, annoncées en janvier 2012, auraient provoqué depuis le début de l'année une baisse de 30% des exportations iraniennes de brut, tombées en mai à 1,5 million de barils/jours contre plus de 2,1 Mb/j fin 2011.
Les dirigeants iraniens rejettent ces estimations et affirment au contraire que les exportations sont stables et que la production de l'Iran a augmenté à 3,75 Mb/j.
L'Europe achète encore beaucoup
«L'annonce de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions vise seulement à créer un climat psychologique, car elles ne sont pas nouvelles», a affirmé dimanche le ministre de l'Economie Shamseddine Hosseini, cité par l'agence officielle Irna. L'Europe achète encore 200'000 à 300'000 b/j de brut iranien en dépit de l'embargo, contre 600.000 b/j fin 2011.
La Chine et l'Inde restent de bons clients de l'Iran
La Chine, premier client de l'Iran, a affirmé qu'elle ne cèderait pas aux pressions américaines. Mais Pékin ne semble pas avoir profité des rabais importants consentis par Téhéran ces dernières semaines pour acheter davantage de brut iranien. Comme la Chine, le principal problème de l'Inde reste le payement. Avec la pression bancaire américaine, les banques ont l'interdiction d'effectuer des transactions en dollars pour le compte de l'Iran.
Bloquer le Détroit d'Ormuz
Ce lundi, quelque 100 députés du Parlement iranien ont signé une proposition de loi visant à interdire le passage du détroit d'Ormuz aux pétroliers se rendant vers les pays européens.
"Selon ce projet, le gouvernement a le devoir d'empêcher le transit des pétroliers transportant du pétrole vers les pays qui ont imposé des sanctions pétrolières contre l'Iran".
Ces derniers mois, l'Iran a menacé à plusieurs reprises de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite 25% du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde, en cas de sanctions contre ses exportations pétrolières. Une option que les USA ne peuvent absolument pas se permettre. L'élection du Président Obama est en jeu. Les électeurs automobilistes ne pardonneraient pas au Président que les prix des carburants touchent de nouveaux plafonds.
La meilleure arme semble être utilisée par l'Arabie Saoudite qui a boosté sa production afin de faire chuter les prix du baril et étouffer économiquement l'Iran. Cette stratégie a très bien fonctionné jusqu'à ce lundi. Mais la menace de l'Iran sur le Détroit d'Ormuz est une arme encore plus efficace. Qui gagnera ce bras de fer?