Le Gouvernement Norvégien évite la Grève à Statoil
Le mardi 7 juillet, le gouvernement norvégien a mis un terme à la grève des employés du pétrole, quelques minutes à peine avant que leurs employeurs ne bloquent tout accès aux plateformes offshore. Cette paralysie aurait bloqué la 8e production pétrolière du monde par les employés parmi les mieux payés du monde.
Cette menace des grands pétroliers a forcé le gouvernement à appliquer son droit d'imposer la fin d'une grève et de convoquer un arbitrage obligatoire. Environ 10% des 6'515 employés du pétrole étaient en grève depuis le 24 juin 2012. Ils réclamaient des hausses de salaires et le droit de partir à la retraite à 62 ans, soit trois ans avant l'âge légal actuel dans leur branche et cinq ans avant l'âge légal en Norvège.
La Norvège est le premier producteur européen de pétrole - avec 2 millions de barils par jour (l'équivalent de la consommation quotidienne française) -, comme de gaz naturel. La fermeture de ses pompes aurait fait grimper le prix du pétrole mondial, privant pour un temps ses principaux partenaires européens, dont la France, d'une part importante de leur approvisionnement.
L'organisation patronale OLF fait valoir que les grévistes comptent parmi les ouvriers les mieux payés au monde, avec un salaire annuel moyen de 133'500 euros, pour 13 semaines de travail. Les syndicats rétorquent que les plateformes de mer du Nord sont une antichambre de l'enfer, et que leurs employés ne peuvent rivaliser, pour la dureté des conditions de travail, qu'avec les ouvriers des champs de sable bitumeux du grand Ouest canadien et avec les conducteurs de pelleteuses du centre de l'Australie.
La grève avait entraîné l'arrêt de la production de pétrole et de gaz sur les champs du groupe à Oseberg et Heidrun, en mer du Nord, ce qui signifiait une perte quotidienne de quelque 240 000 barils de pétrole et de 11,9 millions de m3 de gaz, selon OLF (15 % de la production nationale).
Une fermeture complète des installations aurait coûté 240 millions de dollars par jour aux compagnies pétrolières opérant en Norvège, dont Statoil, ExxonMobil et BP. La dernière expérience du genre avait eu lieu en 1986 : le blocage avait duré trois semaines avant que le gouvernement n'intervienne. Cette fois-ci, comme en 2004, ce dernier n'a pas souhaité "endommager la réputation de fournisseur d'énergie fiable de la Norvège", selon les mots de l'organisation patronale.
Les syndicats ont cependant menacé de reprendre les grèves dans les mois prochains. Ils rappellent avoir proposé de financer eux-mêmes les coûts d'une réduction de l'âge du départ à la retraite, qu'ils estiment à environ 30 millions d'euros — une somme qu'ils disent avoir déjà mis de côté pour cet usage.
Sources: AFP