Le Pétrole de l'Arctique: trop cher pour être vrai?
Alors que la fonte des glaces de l'Arctique vient de battre des records, le Bureau central de statistique (SSB) et le Centre de recherches sur le climat (Cicero) norvégiens estiment que les coûts de production très élevés vont bloquer la production gazière et pétrolière dans l'Arctique.
Bien que la production de pétrole dans l'Arctique devrait doubler, elle verra sa part passer de 10% de la production mondiale en 2020 à 8% en 2050. Le recul de la banquise et les nouvelles technologies augmentent la convoitise des grands groupes pétroliers internationaux.
Selon l'Institut de géophysique américain (USGS), l'Arctique pourrait receler 13% des réserves de pétrole et 30% des réserves de gaz naturel restant à découvrir sur la planète.
Pour le gaz naturel, la baisse devrait être encore plus prononcée avec une part tombant de 27% à 22%. Les volumes déclineront même en valeur absolue jusqu'en 2030, avant de repartir à la hausse, précise l'étude.
Distance et Froid = Coûts de production extrême
Les gisements supputés de l'Arctique se trouvent le plus souvent en mer, loin des infrastructures terrestres, dans des conditions climatiques extrêmes. Autant de facteurs qui alourdissent les coûts.
Illustration de ces difficultés, l'avenir de l'énorme projet gazier Chtokman, dans les eaux russes de la mer de Barents, reste très incertain, près de 25 ans après sa découverte.
Des Quantités Exagérées
Le géant russe Gazprom et ses partenaires, le français Total et le norvégien Statoil, n'ont pas réussi à trouver à la date-limite du 30 juin un accord qui permettrait de développer de manière viable ce gisement susceptible de contenir 3800 milliards de m3 de gaz.
Ce chiffre peut paraître énorme, mais il ne représente que l'équivalent d'un an de consommation mondiale!