Nucléaire: Le Virus Stuxnet dérègle les centrifugeuses de l'Iran
Le The New York Times a annoncé que le ver informatique Stuxnet créé pour détruire le programme nucléaire iranien avait été développé conjointement par les services de renseignement israéliens et américains.
D'après le New York Times, Stuxnet intègre deux composantes principales: la première dérègle le fonctionnement des centrifugeuses et la seconde fait afficher sur les consoles de supervision des données trompeuses selon lesquelles elles fonctionnent bien. Magnifique bijou technologique que nous ont concocté les experts avec la complicité de Siemens qui avait fourni les consoles à l'Iran.
Le ver informatique semble avoir été écrit pour attaquer les systèmes SCADA qui sont utilisés tant pour des centrales hydro-électriques ou nucléaires que pour la distribution d'eau potable ou les oléoducs.
Stuxnet reprogramme les automates programmables industriels (API) produits par l'industriel allemand Siemens et de camoufler ses modifications. Siemens a ainsi indiqué que le ver avait été trouvé sur 15 systèmes dont 5 en Allemagne dans des usines abritant des systèmes de contrôle de processus industriels (SCADA).
En septembre 2010, l'Iran avait accusé un État ou une organisation étrangère de l'avoir délibérément visé. Ainsi, le virus Stuxnet avait infecté les ordinateurs de la centrale nucléaire de Bouchehr, sans toutefois perturber le travail de la centrale.
En novembre 2010, des chercheurs de "Symantec", une société américaine spécialisée dans la sécurité informatique avaient affirmé que le ver visait des éléments clés des centrifugeuses et qu'il possédait même une date « de destruction » fixée au 24 juin 2012. Ainsi, sans raison apparente, un cinquième des centrifugeuses iraniennes produisant de l'uranium enrichi s'arrêtaient net.
Fin novembre 2010, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad confirmait que " les ennemis de l'Iran étaient parvenus à créer quelques problèmes" dans le fonctionnement des centrifugeuses de Natanz en utilisant un logiciel informatique à cet effet. Selon le New York Times, ce dernier aurait été testé par des chercheurs israéliens du centre secret de Dimona (Néguev). Ils auraient utilisé les mêmes centrifugeuses que celles installées à Natanz.
Enfin, les experts militaires ont fait savoir au quotidien new-yorkais que les tests avaient réussi et il précise que le ver informatique aurait également touché d'autres pays comme l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan.
C'est rassurant qu'un vers informatique peut faire perdre le contrôle d'unités nucléaires. Nous nous sentons tout de suite plus en sécurité!