Nucléaire: Angela Merkel attaquée dans une Publicité
Vendredi et Samedi 21 août, 40 grands patrons allemands ont publié une pleine page de publicité dans les grands quotidiens allemands pour combattre le projet de taxe sur les 17 centrales nucléaires encore en activité.
Le projet de taxe sur les centrales nucléaires, une mesure du plan d'austérité budgétaire, est considéré comme anti-industriel pour les signataires. C'est une première dans ce conflit qui oppose la chancelière aux patrons des grandes entreprises sur le dossier énergétique.
Selon le porte-parole de la Fédération des énergies renouvelables (BEE), les signataires seraient "les acharnés habituels de l'énergie atomique". "Les énergies renouvelables et l'atome ne vont pas ensemble".
Les signataires demandent de continuer avec le Charbon et l'Energie Nucléaire
Les signataires proclament: "une politique qui vise à assainir le budget en créant de nouveaux impôts sur l'énergie revient à bloquer les investissements importants pour l'avenir. Pour que les prix de l'énergie restent accessibles à tous, nous ne pouvons renoncer pour l'instant ni au charbon ni à l'énergie nucléaire."
Ils demandent à Angela Merkel d'abandonner son projet de taxe sur le nucléaire, qui rapportera au budget de l'Etat 2,3 milliards d'euros par an à partir de 2011, et soutenir l'allongement de la durée de vie des centrales.
Ton dramatique de rigueur
Le ton se veut visiblement dramatique. "Il s'agit ni plus ni moins que de l'avenir de l'Allemagne en tant que site industriel", a déclaré, à propos de l'appel, Wolfgang Clement au quotidien économique Handelsblatt.
Les grands producteurs d'électricité ont d'ailleurs menacé de "cessez d'utiliser immédiatement leurs centrales nucléaires si la taxe entre en vigueur". Greenpeace a immédiatement répondu sur un ton ironique tout en connaissant la réponse à leur affirmation: "Que les producteurs d'électricité mettent enfin leur menace à exécution!"
Une Question Politique face à la population qui s'oppose de plus en plus au nucléaire
Lors de sa campagne électorale 2009, la Chancelière Angela Merkel s'était prononcée pour une prolongation de la durée de vie des 17 réacteurs allemands jusqu'à ce que les énergies vertes soient suffisamment développées pour assurer l'approvisionnement du pays en électricité. La Chancelière remettait en cause la volonté de sortie du nucléaire adopté par le gouvernement Schröder en 2002, qui visait à arrêter la dernière centrale en 2021.
Depuis plusieurs mois, Angela Merkel est en train de revenir sur sa décision et penche de plus en plus pour les énergies renouvelables. En Allemagne, les énergies vertes représentent 16,3% de l'électricité produite dans le pays. Cette part devra s'élever à 38,6 % en 2020. L'Allemagn vise un 100% renouvelable en 2050.
L'enjeu est aussi politique. En face de la Chancelière, les Verts montent en puissances et la population est dans sa majorité opposée à la prolongation de l'activité des centrales nucléaires.