Après EDF, Axpo s’empêtre dans ses Déchets Nucléaires
Après les révélations sur les déchets d’EDF, c’est au tour d’Axpo Suisse de se trouver dans la tourmente.
Le producteur électrique Suisse et propriétaire de Centrales Nucléaires a reconnu le 10 février 2010, que de l'uranium enrichi en Russie, et utilisé dans la centrale nucléaire de Beznau Argovie, provient en partie de réacteurs de recherche ou de surgénérateurs russes.
Par ailleurs, des déchets nucléaires suisses finissent dans des centrales nucléaires russes. Axpo n’a pas indiqué si les déchets suisses sont également stockés à ciel ouvert avec les déchets d’EDF à Tomsk 7, Seversk, Sibérie, mais la probabilité est très grande car c’est à Areva qu’incombe la tâche de reprendre l’uranium usagé.
Ainsi après EDF, c’est au tour d’Axpo d’être épinglé sur le sort des déchets atomiques.
La Suisse a une longue tradition d’exportation de ses déchets nucléaires
Dans les années 70-80, la Suisse se débarrassait de ses déchets nucléaires en les noyant dans les océans et les mers. Bien que la Suisse n’ait pas un accès direct à la mer, cette méthode fut largement utilisée. La Suisse se classe à la 3ème position mondiale des pays qui ont procédé à l’immersion des produits radioactifs. Cette pratique a été interdite depuis.
Mais il semble que ce comportement historique pousse toujours les exploitants de centrales nucléaires suisses à se débarrasser de ses objets encombrants à l’étranger.
Manque de Transparence
En juillet 2009, Greenpeace avait reproché à la centrale de Beznau d'avoir embelli son rapport environnemental. La centrale y affirmait que l'uranium enrichi d'origine russe, qu'elle utilise dans ses réacteurs, ne provenait que du désarmement nucléaire russe.
Dans un premier temps, les Forces motrices du Nord-ouest (NOK) avaient rejeté ces accusations. Mais ce mercredi Axpo dû admettre les fait révélés par Greenpace: les éléments de combustible nucléaire fabriqués en Russie pour la centrale nucléaire de Beznau ne contiennent pas d’uranium issu du désarmement nucléaire.
Un Rapport de Greenpace met le feu aux poudres
Axpo a cherché, ces derniers mois, à ravaler la façade du nucléaire avec de fausses informations et à coups de millions dénonce Stefan Füglister, auteur de l’étude mandatée par Greenpeace.
Les matières nucléaires russes provenant de réacteurs navals sont traitées à Majak (près de Tcheliabinsk, Oural du Sud, Russie).
C’est l’étude «Recyclage de l’uranium retraité – Un aperçu des affaires conclues entre l’industrie nucléaire suisse et les producteurs russes de combustible nucléaire» publiée durant l’été 2009 qui a mis le feu aux poudres.
Greenpeace a dévoilé les affaires opaques conclues entre l’industrie nucléaire suisse et les fabricants russes de combustible nucléaire. Afin de pouvoir être utilisées en Suisse, l'uranium des bateaux russes "doit être traité à Mayak, un complexe qui contamine des régions entières".
Le groupe électrique suisse reconnaît par ailleurs "qu'en échange" de l'uranium enrichi acheté en Russie, des déchets nucléaires suisses "restent" dans l'entreprise russe de retraitement. Une partie de ces déchets peut ensuite être utilisé dans des centrales nucléaires russes de type RBMK, comme celle de Tchernobyl. Le reste est certainement stocké dans les containers à l’air libre.
Ce type de centrale a une mauvaise réputation au niveau international. Mais, selon le porte-parole d'Axpo, Beat Römer, ce n'est toutefois pas au groupe électrique suisse de contrôler la sécurité de ces installations mais aux autorités russes.
Sur le même sujet: Déchets Nucléaire: le cauchemar d'EDF