Chine : Problèmes à la centrale nucléaire EPR de Taishan
Depuis la semaine dernière, le Gouvernement Américain évalue un rapport faisant état d'une fuite dans le réacteur No 1 de l’EPR de Taishan en Chine a annoncé la chaîne CNN.
Comme il fallait s’y attendre, la Chine ne désire pas apporter une certaine transparence et ne communique pas sur la situation actuelle. Il n’en faut pas plus pour que les réseaux sociaux s’emballent et que certains médias jouent la surenchère avec des titres qui jouent la surenchère. Cependant, actuellement les sources les plus fiables semblent provenir d’EDF, de sa filiale Framatome et CNN.
EDF et Framatome USA pour obtenir des informations
Le géant français EDF, qui a transféré la technologie aux chinois, indique qu’il "a été informé de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur No 1 de la centrale nucléaire" détenue et exploitée par TNPJVC, joint venture de CGN (China General Nuclear Power Corporation) à 70% et d’EDF à 30%. Ces gaz se trouvent dans la double enceinte en béton renfermant la chaudière.
Framatome, filiale du groupe français EDF "surveille l’évolution des paramètres de fonctionnement".
Le 8 juin, la filiale américaine de Framatome (anciennement Areva) avait contacté les États-Unis afin d'obtenir une dérogation qui leur permettrait de partager l'assistance technique américaine afin de résoudre le problème de la centrale nucléaire chinoise. En faisant de la sorte, Framatome se mettait à l’abri de la justice américaine au cas où la situation chinoise venait à se détériorer.
TV5 Monde 14 juin 2021
Discussion durant le G7
De son côté, l’autorité de sûreté chinoise aurait repoussé les limites acceptables pour la détection des rayonnements à l’extérieur de la centrale. Cette action permet d’éviter l’arrêt de la centrale selon la communication de Framatome au ministère de l’énergie américain.
Le 14 juin 2021, Framatome a déclaré que "sur la base des informations disponibles, la tranche est dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé" et qu’elle "apporte son soutien à l’analyse de l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement de la centrale. Les équipes travaillent avec les experts concernés pour suivre et évaluer la situation."
Les président Macron et Xi Jinpin n’ont donné aucune information alors que Joe Biden en a discuté avec le président français durant le G7. Le ministère des affaires étrangères française travaille également sur ce dossier selon le gouvernement.
Toujours selon CNN, l'administration Biden estime que l'installation n'a pas encore atteint un "niveau critique".
Une technologie d'Areva transférée à la Chine
La Chine a construit 2 EPR sur le site chinois. Le premier a été construit avec Areva et le deuxième, grâce à un transfert de technologie, directement par les chinois. Depuis, Pékin a ajouté sur son catalogue de vente de centrales nucléaires, l’EPR initialement développé par la France.
Dans le monde, quatre EPR sont actuellement en construction : Olkiluoto en Finlande avec 10 années de retard, le réacteur No 3 à Flamanville en France et 2 réacteurs Hinkley Point en Angleterre.
L’EPR de Taishan fut le premier réacteur de ce type mit en service par EDF dans le monde.
L’évolution du réacteur EPR de Taishan sera intéressante à suivre. Le manque de transparence du gouvernement chinois, dans une industrie qui ne brille pas par la transparence, ne facilitera pas l'éclairage. Ceci couplé avec la frénésie des réseaux sociaux, tout incite à la prudence.
Figaro Live: L'histoire de l'EPR en France et en Chine