Gaz: L'Ukraine espère rembourser le Russe Gazprom
L'Ukraine espère pouvoir rembourser en quelques mois sa dette envers le russe Gazprom, a déclaré vendredi à Vienne le ministre ukrainien de l'Energie par intérim Edouard Stavitski.
Cet optimisme béant fait plaisir à voir, mais malgré le rabais de 30% accordé par Moscou, l'opérateur gazier ukrainien Naftogaz n'a même pas réglé sa facture de 650 millions de dollars pour le mois de janvier 2014 et sa dette totale pour le gaz livré atteint 3,35 milliards de dollars. De son côté, la Russie est prête a accorder ce généreux rabais à condition que l'Ukraine s'éloigne un peu plus de l'Europe. Donc les étoiles ne sont pas encore totalement alignées pour le pays.
"Nous ne parlons pas de restructurer, mais de rembourser la dette. Je suis persuadé que, tout comme par le passé, nous saurons rembourser notre dette et clore cette question", a indiqué M.Stavitski lors d'une conférence de presse à l'issue de la signature d'un mémorandum entre le gouvernement ukrainien et la Communauté européenne de l'énergie.
Le ministre a précisé que Kiev avait besoin de "quelques mois" pour rembourser la dette et a remercié Gazprom de la compréhension.
L'Ukraine: une importance stratégique pour la Russie
L'Ukraine se trouve dans une situation inconfortable. Le 50% de la population aimerait voir un rapprochement avec l'Europe alors que l'autre moitié des habitants parlent le Russe et sont orthodoxe. Depuis la 1er guerre mondiale, l'Ukraine représente un lieu militaire stratégique pour la protection de la Russie. Durant la deuxième guerre, l'Allemagne s'est précipitée en Ukraine pour bénéficier des ressources agricoles du pays et y installer une tête de pont pour envahir l'URSS. On comprend mieux que Vladimir Poutine et ses stratèges voient d'un mauvais oeil la perte de ce pays hautement stratégique.
En 2008, le coup de force russe effectué en Géorgie a montré aux partisans de l'Europe qu'ils ne pouvaient compter sur leur loyauté en cas de nécessité. Les appels à l'aide de la Géorgie furent ignoré par une Europe qui laissa tomber son "ami" sans même lever le petit doigt. Ce signal fort envoyé par Poutine résonne dans tous les pays qui bordent la Russie. Aujourd'hui l'Ukraine est embarquée dans un processus bien délicat. Elle sait qu'elle ne peut pas compter sur la loyauté de l'Europe et le grand frère russe limite son développement.
L'Europe n'a aucun intérêt à accueillir dans son giron un nouveau pays en crise. Il y a déjà assez le foutoir sans encore en ajouter. Mais l'arrogance des haut dirigeants et des penseurs de l'Europe, qui les poussent continuellement à évangéliser et intégrer toujours plus de pays dans ce gros machin, pourrait amener l'Ukraine à se diviser en deux.
De son côté, la Russie n'a qu'à attendre que la situation se décante avant de porter l'estocade finale. Son gaz et son pétrole mettront tout le monde d'accord.