Pénurie de gaz : entre catastrophe et aubaine
Les conseillers fédéraux Simonetta Sommaruga et Guy Parmelin s’attendent à des pénuries (coupures) de gaz pour cet hiver. Plus de 300’000 ménages se chauffent au méthane qui représente 15% de l’utilisation d’énergies dans le pays. Quelques entreprises font appel au gaz pour leur production. Cette pénurie annoncée est-elle une catastrophe ou une aubaine ?
Depuis plus de 10 ans, les pénuries de gaz et de pétrole sont annoncées. Peu ou rien n’a été engagé pour s’en affranchir. Bien au contraire. Du côté politique et économique, tout est fait pour parler de la transition énergétique au lieu de vivre la transition énergétique. Cette hiver a le potentiel de nous faire passer à l’action.
Les mois gazier, qui arrivent, vont être rude pour la Suisse, qui se trouve en bout de ligne sans aucune autoroute gazière et sans de capacité de stockage. Même dans cette configuration, le lobby du gaz insiste. A contre pieds, Gabrielle Bourget, ancienne présidente du Grand Conseil Fribourgeois et devenue mercenaire pour l’industrie gazière suisse (ASAIG) annonce au Nouvelliste «L’avantage de la Suisse est que notre pays se situe au centre du réseau européen.» A n’y rien comprendre.
300'000 ménages est un bon échantillon
Cependant, dans ce contexte, une aubaine existe. En cas de pénurie de gaz, cela n’impacterait que petite frange de la population soit 300’000 ménages et quelques entreprises.
Ce test «en grandeur réel» pourra être étudié, notamment en terme de comportements, d’impacts financiers, sociaux et de fonctionnement des infrastructures. Cet échantillon est d’autant plus intéressant que tous les propriétaires et les industries qui utilisent un système gazier sont volontaires, volontaires bien malgré eux, mais volontaires.
Pour les locataires, leurs réactions seront intéressantes à surveiller. Vont-ils demander le non payement des loyers pour les mois non chauffés? Devant une baisse des revenus, les propriétaires verraient une incitation à quitter le gaz pour assurer les rentrées financières.
Cette pénurie aura l’avantage de ne pas mettre à genou l’économie du pays car elle se limite à quelques industries et quelques ménages.
Dès la fin de l’hiver 2023, les résultats pourront être partagés avec les autres citoyens et surtout envers les politiques. Ces deux acteurs font preuve d’une incompréhension totale de la situation actuelle et à venir. Une méthodologie pourra voir le jour basé sur des faits réels avec l’espoir de trouver des pistes pour avancer durant les 5 années à venir.
Qui aurait pensé qu’une rupture gazière puisse se transformer en une véritable aubaine ?